Des 7 doigts de la main, compagnie de cirque canadienne, on avait adoré (since 2011 : 'La Vie', 'Traces', 'Séquence huit') les acrobaties, la narration, le style et la bonne humeur constante.
Leur dernière création à Paris ‘Cuisine & confessions’ ne nous avait d’ailleurs pas laissé sur notre faim. Ils reviennent cette année au Bataclan avec ‘Réversible’ dans une scénographie composée de murs et de façades pour rendre hommage au passé. Une ode aux grands-parents qu’ils exécutent à huit (jeunes) acrobates et sous la houlette de Gypsy Snider, chorégraphe et cofondatrice de la troupe. Tout commence ainsi par de nombreux récits, souvenirs et anecdotes racontés maladroitement à tour de rôle devant le micro. Une prise de parole difficile (qui dit circassien ne veut pas dire comédien) que l’on peine à raccrocher aux numéros qui viendront occuper la scène : jonglerie, bascule coréenne, roue allemande et tissu aérien, entre autres.
Ainsi, pendant que les portes claquent et que les façades coulissent, les acrobates s’efforcent de construire une histoire autour de leur agrès. Ils dansent, se courent après, grimpent et sautent dans le vide mais le manque de technicité et de précision écorche chaque scène. Le jongleur lâche ses ballons, l’acrobate glisse…
Le spectacle est pourtant parsemé de bonnes intentions et de belles idées et les circassiens réellement touchants. Plutôt que de garder en tête les acrobaties rattrapées de justesse, et la naïveté des différents univers déployés, on appréciera, en souvenir des anciens spectacles adorés, cette sublime scène de fin, qui clôt le spectacle dans un immense drap-nuage poétique et aérien. Une membrane flottante sur laquelle ils s’envolent, littéralement.