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Théâtre-Sénart
© Roland Puig

Bienvenue au Théâtre-Sénart

Un nouvel écrin pour une programmation exigeante et éclectique

Écrit par
Anaïs Heluin
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A l'heure où les subventions allouées à la culture ne cessent de baisser, où des lieux de création et d'accueil de spectacles vivants tels que les théâtres de l'Aquarium et de la Cité internationale sont menacés de fermeture, la construction du nouveau théâtre de Sénart fait figure d'heureuse anomalie.

Sobrement imposant, le bâtiment revêtu d'aluminium est porteur d'espoir. A deux pas du centre commercial Carré Sénart, cet élégant édifice va abriter la scène nationale de Sénart, jusque-là implantée sur deux communes. A Combs-la-Ville avec La Coupole. Et à Moissy-Cramayel avec La Rotonde. Après deux ans de travaux, l'ouverture aura lieu le 6 novembre avec 'Celui qui tombe' de Yoann Bourgeois, spectacle de cirque qui depuis son passage au Théâtre de la Ville en juin 2015 fait la tournée des scènes nationales et des centres dramatiques.

La saison se poursuivra en théâtre, en danse, en musique et en cirque. Directeur du lieu, Jean-Michel Puiffe tient à cette pluridisciplinarité, indispensable dans un territoire aussi récent – Sénart est l'une des cinq villes nouvelles créées en 1970 en Ile-de-France – et donc encore assez pauvre en équipements culturels. A ce jour, seulement onze salles de spectacle vivant – dont le Théâtre-Sénart – sont en effet installées dans l'agglomération. Avec ses deux salles – une grande de 843 places, et une petite modulable –, la nouvelle structure se veut donc un carrefour culturel à la fois éclectique et exigeant. 

Grâce à ses équipements modernes, le Théâtre-Sénart est en mesure de s'adapter à un maximum de propositions artistiques. Exactement comme peut le faire le Théâtre de la Ville à Paris. Parce que décentralisation ne rime pas forcément avec minimalisme. Bien sûr, Jean-Michel Puiffe n'a rien contre les propositions pointues. Mais il veut aussi accueillir du spectaculaire. De l'accessible au plus grand nombre. Reste à espérer que le résultat des élections régionales approchantes ne mettra pas en péril l'exercice de cette belle mission de service public. 

Trois questions à Jean-Michel Puiffe, directeur du Théâtre-Sénart

© Gabriele Zucca

Pourquoi l'ouverture d'un nouveau théâtre à Sénart s'est-elle imposée ?

En quelques années, le paysage urbain de la communauté d'agglomération à laquelle appartient Sénart s'est transformé. On est passé d'un espace aux habitations clairsemées, avec le centre commercial Carré Sénart comme centre névralgique, à un espace qui concentre à présent toutes les activités nécessaires à la vie. Avec un taux de croissance de l'emploi de 2 % par an – contre 0,5 dans le reste de l'Ile-de-France –, cette ville nouvelle est un peu un rêve éveillé pour ceux qui viennent s'y installer, comme le dit le président de la communauté d'agglomération de Sénart Michel Bisson avec qui j'ai imaginé le projet de ce lieu en 2008. L'art fait partie de la vie de la cité ; il fallait un théâtre à la mesure de celle-ci. Les salles de Combs-la-Ville et Moissy-Cramayel étaient devenues trop vétustes et nous limitaient dans nos possibilités de programmation. 

Quel type de pièces allez-vous programmer durant cette première saison, que vous n'auriez pas pu accueillir auparavant ? 

Grâce à la fosse d'orchestre pour quarante musiciens dont nous disposons dans la grande salle, le Théâtre-Sénart va pouvoir programmer de l'opéra. C'est pour moi la plus grande nouveauté, et j'en suis très fier. A Sénart aussi, on a bien droit à un peu de luxe ! Cette saison, nous allons accueillir 'Les Noces de Figaro' de Galin Stoev, fin novembre 2015. Les plateaux des deux anciennes salles n'étaient pas du tout adaptés à la danse ; nous allons nous rattraper ici. Les 24 et 25 novembre, nous pourrons par exemple voir 'Political Mother' du très fameux chorégraphe Hofesh Shechter, que faute de jauge et de taille de plateau suffisantes nous n'aurions jamais pu faire venir à Sénart auparavant. Et bien sûr, cela nous permettra de nous ouvrir à tous types de formes originales et attractives. Dans nos anciens locaux, on ne pouvait par exemple pas faire disparaître un comédien par le sol. On peut maintenant s'offrir cette magie... 

Sur le plan de l'action culturelle, comment comptez-vous travailler ?

Nous avons fait construire une très belle salle pour les répétitions et l'action culturelle. La salle René Gonzalez, de mêmes dimensions que le plateau de la grande salle. Dès l'ouverture du théâtre, deux comédiennes de la compagnie Pipo vont par exemple accueillir chaque semaine en atelier la troupe des amateurs du Théâtre-Sénart. Nos trois artistes associés – le comédien et metteur en scène Patrick Pineau, le chef d'orchestre François-Xavier Roth et le chorégraphe Sylvain Groud – vont aussi participer à diverses activités. Des rencontres, des stages, des lectures... Depuis sa création en 1986, notre scène nationale s'est constitué un public, que nous allons inviter à s'approprier les nouveaux lieux.

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