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Le Bac 68

  • Théâtre
  • 3 sur 5 étoiles
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

« Passe ton bac d'abord ! » Philippe Caubère nous conte à travers un monologue le sien, obtenu en 1968.

On ne change pas une formule qui marche. Ou alors juste assez pour continuer de séduire un public qui, au théâtre comme ailleurs, est essentiellement volatile. Présenté en ce moment à l'Athénée, le triptyque de Philippe Caubère fera grincer des dents ceux qu'agace l'incroyable carrière du comédien et metteur en scène. Sa capacité à faire rire depuis 35 ans de la même chose : la vie de son double Ferdinand Faure, né en 1950 dans une famille bourgeoise d'Aix-en-Provence et entré dans le milieu théâtral avec Ariane Mnouckine, personnage récurrent de son ‘Roman d'un acteur’, ensemble de onze spectacles autobiographiques sans cesse recréés. Les autres découvriront avec plaisir son dernier one-man-show, ‘Le Bac 68’, en alternance avec sa fameuse ‘Danse du diable’ créée pour la première fois en 1981 et avec ‘L'Asticot de Shakespeare’, interprété par Clémence Massart. Sans grande surprise toutefois. 

Danse du bac

Pieds nus comme à son habitude, sur un plateau meublé d'une seule chaise en bois, le comédien revient dans cette pièce sur un épisode déjà évoqué dans son vaste ‘Roman’ : son bac, ou plutôt celui de Ferdinand, passé en 1968. On y retrouve la protagoniste principale de ‘La Danse du diable’. A savoir la mère du double de Philippe Caubère, qui dans un monologue débridé de près d'une heure et demie s'adresse à son fils. Lequel, au lieu de préparer son bac, passe ses nuits à mâcher des écorces de citron pour ressembler à Gérard Philippe et à s'inventer des dialogues avec le pape et toutes sortes de sommités. Discours d'une femme bourgeoise à un futur auteur et comédien, ‘Le Bac 68’ est un témoignage intime ancré dans un contexte révolutionnaire encore très présent dans l'imaginaire collectif. 

Hommage à la mère

On pense à Annie Ernaux. Si le milieu social décrit par Philippe Caubère est nettement plus aisé que celui dont est issue l'auteure de ‘La Place’(1983), l'écart culturel qui sépare l'enfant de ses parents est comparable. Grâce à un simple châle écossais dans un premier temps, puis dans une tenue excentrique pour une visite à un proviseur collectionneur de papillons, le comédien incarne une maman haute en couleur, au langage hybride bourré de subjonctifs et de néologismes bizarres. Manque hélas la profondeur politique d'Annie Ernaux. On prend plaisir à la succession d'anecdotes  débitées sur un mode performatif, mais on regrette l'absence de réflexion sur l'héritage de 68. Usure ou marque d'une éternelle jeunesse ? A chacun d'en juger.

Écrit par
Anaïs Heluin

Infos

Site Web de l'événement
www.athenee-theatre.com
Adresse
Prix
31 €
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