Voilà un trio qui ne vous laissera pas indifférent. Lola, Marie et Juliette forment ensemble Les Coquettes. Une brune, une blonde et une rousse : un girls band survitaminé jamais à court de répliques cinglantes et de blagues salaces. Leur spectacle, façonné à leur image, pétille de bonne humeur et d’espièglerie. Et à part quelques clichés, elles ont tout bon !
Girl power et dentelles à pois
C’est dans un plateau peuplé de trois micros sur pied et éclairé par un néon à leur nom que les Coquettes ouvrent le bal. Et c’est évidemment par une chanson sur leur amitié que tout débute. Une bande de copines qui s’adorent mais se chamaillent. Jusqu’ici l’eau a plutôt le goût de grenadine. Pourtant, les trois filles à l’image ultra-glamour, moulées dans leurs robes de scène, ne font pas que surfer sur les clichés de la féminité. S’il est question de filles jalouses obsédées par le shopping et par l’irrésistible envie de « bitcher » sur les autres, les chansons se font aussi militantes et truffées de sarcasmes.
Les Coquettes, joli trio de chanteuses féministes (non, ce n’est pas un gros mot), ont ainsi la particularité d’offrir à leur public des chansons à texte et à double-sens, des compositions qui – entre épilation et Kamasutra – parlent de harcèlement de rue, d’excision, de suicide ou encore de djihadistes. Sans jamais se départir de leur sourire et de leur sens de l’humour, elles étrillent tout ce qui bouge. Il faut dire qu’elles ont un sacré sens de la répartie et du rythme et qu’elles savent s’entourer (observez bien le pianiste, il est génial !).
Adults only
Au terme de ces quatre-vingts minutes de chansons au piano où il est question de Tinder, de plug anal et de Las Ketchup, le spectateur n’a plus qu’une seule envie : faire ami-amie avec ces drôles de dames à l’humour incisif et au lexique fleuri. S’il fallait mettre un bémol, ce serait sur ces mélodies swing un peu trop répétitives et tous ces petits clichés qui traînent (un peu trop) leur dentelle sur scène. Tout le reste s’applaudit à tout rompre. Pas étonnant avec autant de talent et de bonne humeur qu’elles partent à la « coquette » du monde !