Rencontre avec une illuminée n’est pas un spectacle sur la masculinité toxique. C’était le projet mais… François de Brauer a préféré jouer avec ses couilles (en choisissant un sujet qui lui ressemble) et faire parler sa bite (littéralement). Rassurez-vous, il n’est pas pour autant la réincarnation frisée et élancée de Bigard, et le spectacle est loin de s’en tenir à des questions de viande fraîche. Bien au contraire, c’est de spiritualité que le comédien, seul en scène, a choisi de parler.
François de Brauer déroule ainsi sur scène l’histoire de Simon, un jeune acteur qui est un peu François lui-même, sans l’être tout à fait, de son enfance d’athée dans une famille catholique pratiquante jusqu’à sa rencontre avec Stella, jeune femme excentrique baignant joyeusement dans l’ésotérisme. Sur scène, au milieu d’un demi-cercle de bougies ondoyantes, le comédien fait briller une constellation de personnages et parvient aussi bien à faire exister sa mère ou le Christ en croix qu’une mouche agonisante. Parce que sa bonhomie est vraiment communicative, on rit et on chante avec lui de bon cœur, tous en chœur et tout au long de la pièce. De vrais fanatiques.
De ses hallucinations dans une chambre mortuaire à sa transe au cours d’une cérémonie célébrant le cacao sacré, il raconte son chemin de croix (légèrement teinté de merde humaine) avec une douce énergie, sans jamais tout à fait tomber dans la moquerie. Son jeu est éblouissant, les personnages qu’il interprète sont réjouissants, et il parvient à trouver dans son texte le juste équilibre entre zizi, caca, Jésus et questions de foi. Loin d’être abrutissante (sans être toutefois particulièrement édifiante), cette heure et demie de légèreté passée à ses côtés peut se targuer de nous avoir redonné foi en l’humanité… Et de nous avoir vus ressortir avec un grand sourire. Can I get an amen ?
