Autant vous le dire sans détour ni fioritures : dimanche 16 décembre, j’ai été hypnotisée. Pendant près de deux heures sur la scène de Bobino et par celui que l’on appelle Messmer. Du rôle de simple spectatrice, je suis devenue une enveloppe charnelle vidée et un robot obéissant. Oui, j’ai chanté devant 700 personnes un air d’opéra munie d’un micro, marché à quatre pattes en imitant un nourrisson, cherché des mouches dans la tête de parfaits inconnus. Non, je ne l’aurais jamais fait en temps normal.
Pourtant, lorsque le show psychédélique a commencé, à grands renforts de lumières et de sons, mon scepticisme était à son apogée. « Si certains peuvent se faire hypnotiser dans cette ambiance de vaisseau spatial, ce ne sera pas mon cas », me disais-je. D’ailleurs l’hypnose en général laissait la cartésienne que je suis bien indifférente. Puis le premier test de « réceptivité » a commencé. Mains liées sur la tête, Messmer nous demande de serrer nos phalanges, de les lier les unes aux autres, de les souder entre elles. Et nous annonce à plusieurs reprises que nous ne pourrons pas les délier. Petit ricanement intérieur. Premier test. Impossible de bouger mes bras, d’ouvrir mes mains, de lâcher mes doigts. Je suis prisonnière de mon propre corps. Merde, je suis réceptive. Le doute s’installe, mais le refus d’y croire persiste.
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