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Langres
© Gérard Corret

10 plans ultimes pour un séjour verdoyant en Haute-Marne

Gastronomie, art et lieu pépite... Voici 10 choses à faire pour découvrir la Haute-Marne et le Parc national de forêts.

Écrit par Time Out. Sponsorisé par la Maison Départementale du Tourisme de la Haute-Marne.
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Il faut venir en Haute-Marne pour prendre la pleine mesure de l'antienne « se mettre au vert » ! Un département planqué aux confins de la Champagne et de la Bourgogne, tapissé à 40 % de bois et de forêts, et dont la pointe sud a été labellisée Parc national de forêts en novembre 2019. Un lieu à la flore et à la faune uniques, avec, aux détours des sentiers et chemins des chats forestiers, les gorges de la Vingeanne, les rarissimes cigognes noires, la tufière de Rolampont et une quinzaine d'essences d'arbres par hectare. Bref, un potentiel flânerie infini, qu'il s'agisse de périples estivaux à vélo ou de pérégrinations automnales, avec des couleurs impressionnistes bonnes à soigner les yeux d'un Monet en herbe.

Dans ce dossier en forme de plan de vol, vous trouverez bien entendu de quoi boulotter et glouglouter. L'activité phare de l'automne ? La chasse à la truffe et le repas dédié à l'or noir qui suit. Egalement dans le panier, des bonnes assiettes, de quoi reprendre des forces et des spécialités du cru comme le domaine du Muid Montsaugeonnais. Et côté culture, le coin se défend plutôt bien avec, pour les fadas de belles histoires, le mémorial De Gaulle, et la ville de naissance de Diderot. Mais surtout, la Haute-Marne a dans son jeu de très belles cartes arty, entre une abbaye option centre d'art contemporain et un super musée consacré au graphisme. Enfin, il y a cet endroit joyau, mi-lieu artistique mi-espace en constant polissage, installé dans une ancienne usine de fabrication de bottes. Bref, on a bourlingué sur place pour vous mitonner les 10 choses ultimes à faire en Haute-Marne. De quoi remettre d'équerre les idées reçues sur la diagonale du vide.

10 plans à faire en Haute-Marne

Cela fait des siècles, bien avant que Kaaris ne mette la lumière sur Sevran, que l'or noir balance des punchlines culinaires aux plus fins palais. Choyée et chérie pendant longtemps avant de se faire voler la vedette à la Renaissance par la truffe noire du Périgord, la truffe dite de Bourgogne (aka tuber ucinatum aka truffe d'automne) a trouvé en Haute-Marne l'un de ses plus beaux terrains et terroirs d'expression. Ce qui lui plaît, à la truffe, pour pointer le bout de son nez ? Un terrain calcaire, froid, humide et de la patience : au moins neuf ans.

C'est le temps qu'il a fallu à Isabelle et Philippe Devilliers pour voir poindre dans leur truffière de Richebourg un premier trésor… de 117 grammes ! Neuf ans au cours desquels ils auront observé leurs arbres pousser pour finalement voir apparaître les brûlés, ces taches au pied de l'arbre en forme d'auréoles signifiant qu'il a (sans doute) été béni de la sainte truffe, avant de ramasser leurs premières pépites. La récolte s'étend de septembre à janvier et la très bonne saison d'octobre à novembre. C'est donc maintenant qu'il faut aller « caver » avec Orka, le labrador noir d'Isabelle et Philippe. Pour elle, c'est un jeu, pour la fouine débusquée, une belle crise de tachycardie et pour nous, une balade inédite. Fin du suspense : on est revenu bredouille de la chasse, ou « brocouille » comme disent les esthètes Inconnus.

La suite de votre passage à Richebourg ? Un repas 100 % truffe préparé par Isabelle ! Petite info Bon appétit bien sûr ! : la truffe de Haute-Marne doit se manger assez vite et surtout, elle ne se cuisine pas au-dessus de 60 degrés, ce qui demande un petit peu de créativité et de technicité. Le menu a l'habitude de changer en fonction des saisons et des idées d'Isabelle. Le nôtre ? Amuse-bouche au beurre truffé, œuf cocotte foie gras truffe, noix de Saint-Jacques au beurre blanc échalote truffe, langres à la truffe et poire confite avec sa crème anglaise à la truffe, le tout arrosé de vins de Bourgogne. Bon, faut aimer la truffe mais si vous êtes là… Le prix de ce combo cavage/repas : 50 €. A noter qu'il est possible de réserver des séjours plus longs avec nuit d'hôtel incluse.

Vous ne connaissez pas Simone à Chateauvillain ? Eh bien, il va falloir vous mettre à jour, parce que Simone, c'est l'avenir du coin ! Autoproclamé « camp d'entraînement artistique », Simone a pris, sous la houlette de la compagnie Nie Wiem d'Anne-Laure Lemaire, ses quartiers en 2015 dans une partie de l'ancienne usine de fabrication de bottes Le Chameau. Depuis, les rencontres et l'intelligence collective ne cessent d'infuser et les projets d'éclore au jour le jour. Tandis que les résidences d'artistes venus du monde entier s'enchaînent et forment le cœur du réacteur, d’innombrables d'activités se sont depuis raccrochées au wagon.

En vrac, on y trouve des expositions, des cours de théâtre, des ateliers de tricot, de méditation ou de yoga, des brunchs, des permanences numériques, des projections ainsi qu'un immense et désormais réputé marché estival de producteurs locaux. Et surtout, Simone a ouvert un café associatif, accessible presque tous les après-midi, offrant un lieu de vie et d'émulation de cerveaux unique dans la région, où a germé l'idée d'un futur espace de coworking et d'une cantine. Bref, vous l'aurez compris, il est temps de monter dans la voiture, Simone.

4 route de Châtillon, 52120 Châteauvillain
Café associatif ouvert du mardi au samedi, de 14h à 18h. Et le jeudi matin.
Marché de producteurs locaux d'avril à octobre tous les 2e dimanches du mois.

On peut avoir près de 900 ans et être à la pointe de l'art contemporain ! Prenez l'abbaye d'Auberive. Erigée par les cisterciens en 1135 – Bernard de Clairvaux himself y est venu –, la bâtisse aura connu une vie et une architecture aux mille et un chapitres. Cœur religieux pendant des siècles puis usine de filage de coton à la Révolution, prison pour femmes avec un passage de Louise Michel, colonie industrielle, colonie agricole, colonie de vacances et aujourd'hui… centre d'art contemporain.

En 2004, l'industriel Jean-Claude Volot a acheté le domaine d'Auberive pour en faire un espace de monstration de sa collection d'art, aujourd'hui riche de 3 000 pièces. Depuis, venir à Auberive, c'est s'offrir l'occasion de flâner dans un parc de plus de 6 hectares avec vergers, ruisseau et sculptures à l'air libre comme cette saisissante Ronde de prisonnières de l'artiste Badia. Mais aussi découvrir un bâtiment où se côtoient cachots, vestiges d'une expo précurseure (2007) sur le graffiti et salles en enfilade où, une fois la belle saison venue, une grande exposition prend ses quartiers. La cuvée 2021 sera d'ailleurs marquée par une rétrospective du sculpteur Marc Petit à l'occasion de ses 60 ans. Quant à 2022, les bruits de couloirs annoncent l'arrivée à Auberive d'une des plus curieuses et dystopiques galeries parisiennes. Encore une belle histoire en perspective.

Place de l'Abbaye, 52160 Auberive
De juin à septembre (centre d'art contemporain ouvert), mardi, de 14h à 18h30. Du mercredi au dimanche, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30. Mai et octobre (centre d'art contemporain fermé), dimanche de 14h à 18h. Autres périodes (centre d'art contemporain fermé) : du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 et de 14h à 17h30. Appeler avant de venir durant cette période.

Il vous suffira d'un passage au Signe pour vous taper l'affiche niveau graphisme ! Car derrière ce centre national situé à Chaumont se cache une relation particulière entre la ville et le graphisme. Débutée en 1905 avec le don à la ville de 3 000 affiches, cette histoire a repris sa marche en 1980 avec la création du Concours international d'affiches.

Désormais biennal (la prochaine édition aura normalement lieu au printemps/été prochain), ce concours a trouvé sa forme pérenne en 2016 avec l'ouverture du bâtiment du Signe, pensé par Alain Moatti – l'homme derrière la verrière de la tour Eiffel – entre réutilisation de l'ancien bâtiment de la Banque de France et création ex nihilo tout en béton. Ce qu'on y voit et fait ? Des expos temporaires et gratuites à la pelle, aussi accessibles que transgressives et militantes – coucou Anja Kaiser –, mettant autant en valeur les 45 000 affiches du fonds (dont la plupart sont contemporaines). Le reste de la programmation est composé d'une flopée de résidences et ateliers, et on conseille tout particulièrement les visites guidées, qui donnent une autre dimension au lieu. Ha oui, le musée est situé pile en face de la gare : c'est ce qu'on appelle un signe prémonitoire.

1 place Emile-Goguenheim, 52000 Chaumont
Ouvert du mercredi au vendredi, de 14h à 18h.
Gratuit

Le clos Saint-Jacques à Châteauvillain, c’est toute une histoire. L’histoire d’un nom déjà, celui de la rue Saint-Jacques, où passaient (et passent encore) les randonneurs en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle. L’histoire d’un lieu ensuite, avec cette ancienne grange de stockage de matériaux, entièrement réhabilitée en 2015 par Nadine et Jean-Louis Dépont, qui l'ont chantournée en deux chambres spacieuses avec salle de bains privatives et immense lieu de vie au rez-de-chaussée.

Et puis les histoires de Nadine, son tiers-lieu Simone, sa figuration dans une pièce de Michael Lonsdale et ses exploits culinaires à la table d’hôtes (et même bien au-delà !) réalisés à base de produits du jardin. A notre menu ? Soupe courgette/feta, tomates/mozza, filet de bœuf avec champignons, pommes cuites au citron et au miel… Et petit-déjeuner gargantuesque avec confitures, compote et caramel au beurre salé millésimé. Et parce qu’on n'a jamais fini de faire le conte avec elle, demandez-lui une visite du village de Châteauvillain, dont elle a été maire, et préparez-vous à des anecdotes à chaque coin de rempart.

Après avoir galopé le long des remparts de Langres, vous risquez d'avoir une petite faim. Alors, à la manière des cavaliers au XIXe siècle qui y reposaient leur monture pour la nuit, faites une halte au Cheval Blanc, l'incontournable hôtel-restaurant de la ville. Planqué dans les murs d'une ancienne abbaye dont les traces remontent au IXe siècle, le spot a été repris en 1997 par Yves Chevalier (ça ne s'invente pas !), avec à la clé un sacré ripolinage !

Côté hôtel, fini les moquettes et placos so 70's ! Désormais, 12 des 23 chambres sont installées dans les anciennes chapelles de l'église, entièrement rénovées et mises en valeur. Pour ce qui est de l'auberge, le cheval s'est mué en étalon avec le chef Geoffroy Marchandé aux rênes d'une carte de cuisine bleu-blanc-rouge originalement revisitée. Ici, on joue sur les allures et la cohérence avec, outre les plats, des menus soit terre soit mer à 38 et 51 €. Pour faire le plein d'iode ? Un enchaînement makis de saumon gravlax avec sa glace maison à l'avocat, un filet de daurade sauce vierge fruits de la passion et une soupe de fruits rouges. Brave bête.

4 rue de l'Estres, 52200 Langres
Restaurant ouvert tous les jours de midi à 13h15 et de 19h à 21h45. Fermeture le mercredi midi.
Chambres à partir de 80 €.

Voici venu l'obligé passage encyclopédique de ce guide. Que voulez-vous, en débarquant dans le département de naissance de Denis Diderot, difficile d'y couper ! Partir sur les traces de Denis vous mènera du côté de Langres, où il a passé les 15 premières années de sa vie. Au programme du Diderot Tour ? Une rue, une place, une statue pensée dans les ateliers de Bartholdi, un collège – où il a étudié – et surtout la Maison des Lumières, ouverte en 2013 dans un hôtel particulier du 16e, consacrée à la vie, à l'œuvre et à l'influence intellectuelle du philosophe sur son époque. De passage sur le piédestal qu'est Langres, on passera une tête à la Maison Renaissance, à la cathédrale et surtout, on longera les 3,5 km de remparts, estomaquant point de vue pour admirer les alentours.

Ensuite, direction le château de Cirey où Emilie du Châtelet, physicienne de renom, auteure de la traduction française des Principes mathématiques de Newton, y avait invité son amant Voltaire. Autre siècle, autre ambiance, avec un passage par l'abbaye d'Auberive où Louise Michel, native de Haute-Marne, avait été faite prisonnière juste après la Commune de Paris. A noter que l'adolescente Simone de Beauvoir avait aussi ses habitudes de vacances à Châteauvillain. Pour finir, impossible de ne pas faire un crochet par Colombey-les-Deux-Eglises, pour visiter la maison ainsi que le mémorial dédié au Général. Voilà pour le tour du propriétaire.

Une fois la tournée (du) général(e) accomplie à Colombey-les-Deux-Eglises, impossible de pas passer par La Montagne, LA table de la ville. Et sans doute LA table de la Haute-Marne. Unique balise étoilée du département, La Montagne est cornaquée depuis 2002 par le chef Jean-Baptiste Natali et sa femme Hélène Cassagnes-Natali. Qu'il s'agisse du menu du marché à 25 € ou du périple en plusieurs étapes à 90 €, le chef balance une cuisine française moderne globe-trotteuse, teintée de références gastronomiques du monde entier ramenées de ses nombreux voyages et expériences. Après vous être régalés, filez pioncer dans l'une des huit chambres de l'Hostellerie, l'annexe roupillon du lieu.

10 rue Pisseloup, 52330 Colombey-les-Deux-Eglises
Hôtel et restaurant ouvert du mercredi midi au dimanche, de 9h à 22h. Chambre à partir de 130 €.

En Haute-Marne, dès qu'on parle fins palais et babines salivantes, la truffe tient bien souvent le haut du pavé. Mais à l'ombre du convoité champignon, au cœur du Parc national de forêts, se cache un terroir à découvrir, et surtout à manger et à boire ! Prenez le domaine du Muid Montsaugeonnais. Le quoi ? Le Muid, comme un fût, et Montsaugeonnais, comme l’alliance de passionnés de plusieurs communes qui, en 1988, ont relancé l'appellation disparue cent ans plus tôt lors de la crise du phylloxéra. Aujourd'hui, les vignes du Muid – bio à l'horizon 2023 – s'étendent sur 14 hectares (à cheval sur Vaux-sous-Aubigny, Montsaugeon, Rivière-les-Fosses et Chatoillenot) entre rouge et blanc. Avec, à la volée, le mielleux chardonnay blanc, le pinot option cerise griotte, mais aussi l'auxerrois, les vendanges tardives, et un petit ratafia pour finir tout ça. Le futur bon plan ? La première cuvée en vin nature, essayée cette année.

Toujours rayon potion magique, secteur houblonné cette fois-ci, voici la Brasserie de Vauclair et sa petite Choue. Reprise par Anthony Nury au tournant de l'an 2000, la brasserie joue la carte de l'artisanal avec un brassage à base de levures belges retravaillées. Le tout se conjugue en une large gamme réunissant notamment blonde, blanche, IPA, triple et bières de saison. Et pour info, le patron a dans l'idée de lancer son propre whisky. Cheers ! Quant aux esthètes du fromage, ceux du cru s'appellent triple crème, langres et l'époisses, dont le goût aurait la faculté de flinguer un date à 30 mètres de distance. Pour vos provisions, on vous conseille l'ancestrale fromagerie Germain planquée à Vaux-sous-Aubigny.

Muid Montsaugeonnais, 23 avenue de Bourgogne, 52190 Vaux-sous-Aubigny
Brasserie artisanale de Vauclair, 52210 Giey-sur-Aujon
Fromagerie Germain, ZAE Champ Miolin, 52190 Vaux-sous-Aubigny

Après avoir fait votre entrée dans la confrérie du Muid et accessoirement pris quelques caisses, votre périple à Vaux-sous-Aubigny se poursuivra Aux Trois Provinces. Reprise par les Jacoulot en 1993 (André aux pianos et Véronique en salle), vous y trouverez de quoi vous requinquer à grand renfort de classiques de la cuisine française et régionale avec mise en valeur des produits locaux. Pour les menus, comptez 25 ou 42 € le soir.

Bingo ! En entrée, un diptyque foie gras châtaigne/magret froid, onglet de veau et compotée d'oignons et noix pour la suite, hydre à trois fromages de la région (triple crème, langres, époisses) avant de clôturer avec une crème brûlée. Une fois le dernier bouton du pantalon dans les luminaires, il est temps de roupiller. La vie étant bien faite, les Jacoulot tiennent également l'hôtel du Vauxois situé juste à côté. Le bon plan ? Le petit-déjeuner avec fromage blanc du cru et confitures et fruits des patrons.

Aux Trois Provinces/Le Vauxois, rue de Verdun, 52190 Vaux-sous-Aubigny
Chambre à partir de 85 €. 

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