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10 expositions immanquables à Londres ce printemps

Nos critiques ont sélectionné les dix expos d’art à ne pas manquer prochainement à Londres, dans les galeries les plus renommées du monde.

Chiara Wilkinson
Écrit par
Chiara Wilkinson
Deputy Editor, UK
Leigh Bowery!
Fergus Greer Leigh Bowery, Session VII, Look 34, June 1994 1994, printed 2025 © Fergus Greer, courtesy Michael Hoppen Gallery, London.
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Amateur d’art ? En 2025, Londres mérite largement le détour. Entre ses collections permanentes parmi les plus prestigieuses au monde, ses galeries pointues, ses lieux culturels de quartier et ses installations en plein air à tous les coins de rue, la capitale britannique déborde d’art sous toutes ses formes. Et c’est sans compter son calendrier d’expositions temporaires, toujours plus riche et passionnant. Autrement dit : s’il y a une ville où prendre un aller-retour pour se gaver de culture cette année, c’est bien Londres.
Peut-être même trop d’expos pour tout voir – un doux problème, on vous l’accorde. Heureusement, Time Out est là. Depuis des décennies, nos critiques passent en revue les expos majeures (et aussi les plus discrètes) pour dénicher la crème de la crème : peinture, photo, sculpture, performance… on a tout vu, tout testé. Voici donc notre sélection des meilleures expos à voir en ce moment à Londres. De quoi justifier un petit saut de l’autre côté de la Manche.

Les 10 meilleures expositions d’art à voir à Londres

Ed Atkins, Tate Britain

Considéré comme l’un des artistes contemporains les plus influents du Royaume-Uni, Ed Atkins s’offre une grande rétrospective à la Tate Britain. L’exposition couvre 15 ans de carrière à travers des vidéos générées par ordinateur, des animations, des sculptures, des installations, du son, de la peinture et du dessin. Pourquoi y aller : Parce qu’Atkins dissèque les angoisses, les absurdités et les fragilités de notre époque, dans un monde où la technologie conserve autant qu’elle déforme ce que nous sommes. Un art viscéral, urgent, profondément humain.

Où ? Tate Britain, Millbank, London SW1P 4RG, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 25 août
tate.org.uk

Noah Davis, Barbican

Noah Davis, peintre de Los Angeles connu pour ses œuvres figuratives aux allures de rêves éveillés de la vie quotidienne afro-américaine, refusait qu’on le mette dans une case. Il bousculait les attentes du monde de l’art, jouait avec la peinture, la maîtrisait. Une étrangeté flotte dans ses toiles – parfois inquiétante, presque surnaturelle – comme si le réel avait basculé, imperceptiblement. Pourquoi y aller : Parce que cette magnifique rétrospective rend hommage à un artiste disparu trop tôt, avec une œuvre à la fois discrète et puissamment politique.

Où ? Barbican, Silk St, Barbican, London EC2Y 8DS, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 11 mai 
barbican.org.uk

Peter Mitchell: Nothing Lasts Forever, The Photographers Gallery

Dans cette expo dépaysante, Leeds devient presque une autre planète sous l’objectif du photographe britannique Peter Mitchell. Moins connu que ses contemporains Don McCullin ou Martin Parr, Mitchell mérite pourtant toute votre attention. Arrivé à Leeds en 1972, ce Londonien d’origine n’en est jamais reparti. À travers cette petite mais fascinante expo à la Photographers’ Gallery, il nous emmène dans les ruelles et les arrière-cours de sa ville d’adoption dans les années 1970, où il immortalise commerçants fiers et artisans en tablier posant devant des devantures branlantes. Pourquoi y aller : Parce que si son regard nous semble aujourd’hui empreint de nostalgie, il était perçu à l’époque comme radical, moderne, presque étrange.

Où ? The Photographers Gallery, 16-18 Ramillies St, London W1F 7LW, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 15 juin
thephotographersgallery.org.uk

Goya to Impressionism. Masterpieces from the Oskar Reinhart Collection, Courtauld Gallery

Londres a vu défiler une bonne dose d’expos impressionnistes ces dernières années. Avait-on vraiment besoin d’une de plus ? Peut-être pas. Mais celle-ci vaut le détour : c’est la première fois que des chefs-d’œuvre issus de la collection du mécène suisse (et fan absolu d’impressionnisme) Oskar Reinhart quittent leur pays d’origine pour être exposés à l’étranger. Pourquoi y aller : Parce qu’on y retrouve des toiles magnifiques signées par certains des artistes les plus aimés au monde, de Géricault à Monet en passant par van Gogh.

Où ? Courtauld Gallery, Somerset House, Strand, London WC2R 0RN, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 26 mai
courtauld.ac.uk

Siena: The Rise of Painting, 1300 ‒1350, The National Gallery 

Siena: The Rise of Painting, 1300 ‒1350
© The Raising of Lazarus, 1310-1311 / Kimbell Art Museum, Fort Worth, Texas

Où ? The National Gallery, Trafalgar Square, London WC2N 5DN, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 22 juin
nationalgallery.org.uk

Leigh Bowery!, Tate Modern

Icône de mode, mannequin, musicien, organisateur de soirées… Leigh Bowery était un touche-à-tout bien avant que le mot ne devienne tendance. Mais plus que tout, il fut une muse, comme le montre avec brio cette vaste exposition de la Tate Modern retraçant la vie et l’héritage de cet artiste né à Melbourne. Pourquoi y aller : Parce que cette expo foisonnante et explosive rend hommage à l’effervescence de la scène créative londonienne des années 1980, et à un artiste total qui n’a jamais eu peur de repousser les limites.

Où ? Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 31 août
tate.org.uk

Brasil! Brasil! The Birth of Modernism, Royal Academy of Arts

Tout avaler, tout recracher : c’est exactement ce que les modernistes brésiliens ont fait. Au début du XXe siècle, le Brésil étouffait sous un académisme poussiéreux, alors même que le pays bouillonnait de cultures indigènes et immigrées. Les artistes modernistes ont alors embrassé le concept de « cannibalisme culturel », popularisé par l’écrivain Oswald de Andrade dans son Manifeste anthropophage : l’idée de dévorer les influences extérieures pour recracher quelque chose de neuf, de radical, et résolument brésilien. Pourquoi y aller : Parce que cette expo raconte, dans une mise en scène quasi psychédélique, un pan oublié de l’histoire de l’art moderne.

Brasil! Brasil! The Birth of Modernism
Oil on canvas. 75.5 x 93 cm. Collection of Hecilda and Sérgio Fadel. Photo: Jaime Acioli. ©️ Tarsila do Amaral S/AExhibition organised by the Zentrum Paul Klee, Bern in collaboration with the Royal Academy of Arts, London.

Où ? Royal Academy of Arts, Burlington House, Piccadilly, London W1J 0BD, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 21 avril
royalacademy.org.uk

The Face Magazine: Culture ShiftNational Portrait Gallery 

Pour toute une génération de Britanniques, The Face était la bible pop culturelle de leur jeunesse. Un joyeux bazar visuel mêlant musique, mode, nuits blanches et tribus urbaines, avec le ton grinçant de la presse musicale de l’époque, le style léché des grands magazines de mode, et des photos aussi flashy qu’iconiques. Tout ça s’expose aujourd’hui sur les murs de la National Portrait Gallery : shootings mode créatifs, street photography anglaise dans toute sa splendeur hédoniste, et presque toutes les icônes culturelles du Royaume-Uni de ces 40 dernières années. Pourquoi y aller : Pour s’immerger dans une imagerie pop vibrante, effervescente, tellement cool… qu’on en viendrait presque à être fier d’être britannique. Presque.

Où ? National Portrait Gallery, St. Martin's Pl, London WC2H 0HE, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 18 mai
npg.org.uk

Anthony McCall: Solid Light, Tate Modern

Pendant des siècles, les artistes ont représenté la lumière – celle divine de la Renaissance, les reflets marins de Turner, les brumes cotonneuses des impressionnistes. Mais il aura fallu attendre les années 1970 pour que certains se mettent à créer avec la lumière. Le Britannique Anthony McCall fait partie des pionniers : ses films expérimentaux, projetés dans l’espace, dessinent des formes dans l’air, comme si le vide devenait matière. Pourquoi y aller : Parce que c’est une exploration pure de la ligne et de la lumière. Et au fond, c’est ça, l’art à l’état brut.

Où ? Tate Modern, Bankside, London SE1 9TG, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 29 juin
tate.org.uk

Edvard Munch PortraitsNational Portrait Gallery

Il n’y a pas que Le Cri dans la vie d’Edvard Munch. Le peintre norvégien, figure majeure de l’expressionnisme, est aussi l’un des grands portraitistes des XIXe et XXe siècles. Tout au long de sa carrière, il a peint des portraits intimes de son entourage : famille, amis, artistes, écrivains ou collectionneurs croisés au fil de sa vie. Certains étaient commandés, d’autres plus personnels, mais tous portent cette intensité émotionnelle et cette profondeur psychologique qui font la force de son œuvre. Pourquoi y aller : Parce que c’est la première exposition au Royaume-Uni à se concentrer sur cette facette trop souvent négligée du travail de Munch.

Où ? National Portrait Gallery, St. Martin's Pl, London WC2H 0HE, Royaume-Uni
Quand ? Jusqu'au 15 juin
npg.org.uk

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