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24 heures à Saint-Ouen

Écrit par
Charline Lecarpentier
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Un nouveau “nouveau Brooklyn” mais qui n’a rien de préfabriqué ? On l’a trouvé à Saint-Ouen. Visite en sauts de puce !

Petit-déjeuner au Mob Hôtel 

Il se murmure dans les rames de métro, en particulier de la ligne 14 qui y bientôt fera étape, que Saint-Ouen est le nouveau Brooklyn de Paris (après Montreuil, Pantin, Clichy etc.). Avant d’y déposer nos cartons, on s’est offert une journée plus dépaysante qu’on ne le pensait dans un Saint-Ouen en évidente gentrification et en grand dépoussiérage. Vérification devant un espresso au Mob Hôtel – les initiales de Maïmonide of Brooklyn. Le hub, installé dans d’anciens locaux de General Electric, a été ouvert par l’un des fondateurs du Mama Shelter et a gagné le cœur des Audoniens en été avec sa grande terrasse, ses projections en plein air et son potager pour qui aime remuer du terreau. On constate qu’en hiver aussi, même sans y avoir une chambre, on peut s’y presser pour un kawa ou une pression. Le café et restaurant sait se faire douillet, et, avantages de l’extra-muros, le lieu dispose d’un très vaste espace décoré par des rideaux aux icônes rieuses, mêlant rococo et décontraction.

Mob Hôtel, 4-6 rue Gambetta, tous les jours. Buffet petit-déjeuner 16 €, œufs brouillés/sur le plat 4 €. Café 2,20 €. Focaccia à 7 € le midi.

www.mobhotel.com

© Bruno Comtesse
© Bruno Comtesse

Saut de puce au marché Dauphine

Nous avons choisi le meilleur jour de la semaine pour visiter Saint-Ouen, à savoir le lundi, quand les puces sont ouvertes mais désertées par les visiteurs du week-end. On passe entre les gouttes en fouinant dans la sous-verrière du marché Dauphine. Ce grand marché couvert réunit depuis 1991, et pour des prix très raisonnables, des vendeurs de costumes d’époque autant que des disquaires qui mêlent dans le même bac Arthur Russell et OneRepublic. 

Marché Dauphine : entrée au 134, rue des Rosiers

http://www.marche-dauphine.com/

© CL
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Un pita qui ne fait pas pitié chez Yaya

Trophée Pop du meilleur restaurant de France 2018 par Gault & Millau, Yaya mérite bien qu’on s’aventure en dehors du quartier des puces, sur les chantiers de construction de futurs bâtiments qui promettent un rez-de-chaussée vivant et commerçant. Une petite cabane est posée près de ces chantiers pour y trouver des services immobiliers et acheter dans le quartier. La meilleure raison de s’y installer est nichée dans la Manufacture Design de Saguez & Partners, entre grilles de métal et blocs de béton. Yaya est un élégant restaurant d’inspiration grecque, avec une longue table idéale pour y reproduire La Cène, une bouchée de pita entre les dents et un verre de vin tout aussi grec à la main. Servie avec d’excellentes frites et une salade pour 12 €, sa version aux endives caramélisées sur un pain noir à la crème d’olives Kalamata est à se damner. 

8, rue de l’Hippodrome, tous les jours de midi à minuit. (tzatziki 5 €, gambas snackées à l’ouzo 23 €).

www.yayarestaurant.com

© CL
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Changer de décor

Que l’on apprécie le street art en extérieur ou en galerie (Street Dream Gallery, rue Jules Vallès), Saint-Ouen ne manque pas d’en mettre plein les mirettes, loin de l’hygiénisme de certains quartiers. Il est agréable d’y flâner parmi les bâtiments en briques rouges et les allées où les différents styles de mobilier détonnent et permettent de voir presque autant de dorures qu’à Versailles. Le marché Paul Bert Serpette, en particulier, est un classique des puces dont on ne se lasse pas puisqu’il est par essence tout le temps renouvelé. C’est le plus grand marché d’antiquités du monde (hors du dark Web en tout cas), le long de la rue des Rosiers.

http://www.paulbert-serpette.com/le-marche 

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Un café dans un cocon

A deux pas du marché, le bien nommé Flea est un nouveau coffee shop avec seulement quatre tables et une sélection d’artisanat au top. On y vient pour un cookie et un gâteau, certains d’y croiser les locaux.

 7, rue Voltaire, du lundi au vendredi, de 14 h à 18 h.

https://www.facebook.com/fleasaintouen/

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Se faire une toile à la Cantine de Commune Image

Antre pour amoureux de cinéma avec sa salle de projection et son studio de réalité virtuelle, Commune Image a vu en janvier 2018 une nouvelle équipe (celle derrière Les Bancs publics et Le Hangar à Paris) se greffer au projet. Elle reprend la cantine en main avec un nouveau chef pâtissier dès le petit-déjeuner, un café comptoir à 1 euro et des menus le midi très tradis à 13 € (soupe de potimarrons/joue de bœuf confite, tarte Tatin). Chaque semaine, des projections gratuites sont organisées dans la salle et des courts-métrages sont diffusés en permanence dans l’enceinte de ce grand café peu commun.

Commune Image, 8, rue Godillot

http://communeimage.com/ info@communeimage.com

© CL
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Rien n’interdit pour l’instant de terminer la soirée par un concert à Mains d’Œuvres, lieu d’imagination artistique et citoyen, salle de concert, école de musique, dont le futur est en péril. Le lieu a pourtant poussé bien des Parisiens à s’aventurer à Saint-Ouen pour profiter de sa programmation pointue et rare qui manquerait beaucoup à la ville pour se pouvoir targuer d’être un nouveau Brooklyn.

https://www.mainsdoeuvres.org/ 

© TO

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