Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche

Le festival d'Automne célèbre sa 50e édition avec Adèle Haenel et Bob Wilson !

Alix Leridon
Écrit par
Alix Leridon
Publicité

A 50 ans, certains s’offrent une Rolex. D’autres s’offrent… Adèle Haenel et Bob Wilson. C’est autrement plus chic. Pour célébrer cinq décennies de manifestations scéniques au cœur de la capitale, le Festival d’Automne ouvre la rentrée culturelle avec un programme cinq étoiles et XXL, résolument dans l’air du temps. 

Depuis 50 ans, le Festival d’Automne tâte le pouls de la création scénique contemporaine et fait battre le cœur de milliers de spectateurs dans divers lieux culturels parisiens. Rendez-vous incontournable dédié aux arts vivants dans leur pluralité – et leur radicalité – le festival a vu naître certains des plus grands noms de la scène contemporaine internationale, du chorégraphe américain Merce Cunningham au metteur en scène Robert – dit Bob – Wilson. On retrouve d’ailleurs ce dernier à l’affiche alléchante de cette édition anniversaire, avec deux créations en collaboration avec Lucinda Childs, monument de la danse contemporaine et grande habituée, elle aussi, du festival. Le duo, qui s’était rencontré à l’occasion de la création d’Einstein on the Beach, chef-d’œuvre incontesté de Bob Wilson présenté en 1976 au Festival d’Automne, reprend cette année l’un de ses premiers spectacles et présente également une performance inédite, Bach 6 solo. Cette création pour quatre danseurs et une violoniste ouvrira le festival, dans le décor solennel et recueilli de la chapelle de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. 

Mais cette année, c’est surtout la dernière création de l’artiste franco-autrichienne Gisèle Vienne, mettant en scène Adèle Haenel, qui est attendue au tournant. L’Etang, drame intime et familial adapté d’un texte de jeunesse de Robert Walser, aurait déjà dû être présenté au festival en 2019, mais sa création avait été reportée suite au décès de l’une des deux comédiennes, Kerstin Daley. Dans la pièce, Adèle Haenel partage désormais la scène avec Ruth Vega Fernandez et… quinze poupées à taille humaine, marionnettes réalistes et inanimées auxquelles Adèle Haenel prête sa voix tout au long du drame. Dans une sorte de white cube, où se projettent les angoisses et fantasmes des personnages, les deux comédiennes prennent en charge l’histoire d’un jeune garçon qui, pour attirer l’attention de sa mère, simule son suicide dans un étang. Entre théâtre et performance, c’est un dialogue à fleur de peau, porté par une intense partition corporelle, qui est ainsi proposé par la metteuse en scène. Mise à l’honneur par le festival, Gisèle Vienne présentera également cet automne plusieurs de ses précédentes créations, dont Crowd, performance pour 15 danseurs déjà culte et emblématique de la club culture actuelle. 

Cette année signe aussi le retour de Julien Gosselin, agent provocateur de la scène théâtrale française, qui s’est fait un nom à travers ses libres adaptations de monuments de la littérature, de Michel Houellebecq (Les Particules Élémentaires) à Roberto Bolaño (2666). Au mois de décembre, il présentera Le Passé, inspiré d’une somme de textes du journaliste et écrivain russe Léonid Andréïev, se penchant sur les questions de fin et de disparition. Côté danse, un portrait consacré à la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues permettra de (re)découvrir le travail poétique et politique de cette grande militante, qui fait des corps de ses danseurs les véhicules infatigables de ses revendications. Sa dernière création, Encantado, qui sera présentée au mois de décembre au 104, a été conçue comme un antidote à la léthargie chaotique qui s’est emparée du Brésil pendant la crise sanitaire. A découvrir également, les performances improvisées et désopilantes du collectif britannique Forced Entertainment, qui réactualise l’humour anglais depuis bientôt 40 ans, mais aussi le nouveau seul en scène écrit par François Gremaud, Aureliens, trois ans après son drolatique et remarqué Phèdre! De quoi décupler notre hâte de retrouver l’effervescence collective et quasi religieuse d’une salle de spectacle pleine à craquer.

Quoi ? Le Festival d'Automne
Où ? Dans des dizaines de lieux en Ile-de-France
Quand ? Du 1er septembre 2021 au 18 février 2022
Combien ? Selon les représentations

À la une

    Publicité