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Les 9 expositions qui vont marquer le printemps 2024 à Paris

Zoé Terouinard
Alix Leridon
Inventer l'Impressionnisme
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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Le soleil est de retour (mais conserve son statut d’intermittent), les Parisiens sortent la tête de leur couette et les musées célèbrent tous en même temps (ou presque) l’arrivée du printemps avec le lancement de leur nouvelle “saison”. Parmi ces neuf nouvelles expos, on a trouvé de quoi faire face à tous les scénarios météo. Pour voir les premiers rayons de soleil caresser les arbres et les œuvres, on se presse sous la coupole dédoublée de la Bourse de Commerce, en attendant de pouvoir s’offrir une virée sensorielle au château de Versailles. Les nuages font rage ? On se console de la pluie avec Brancusi ou nos héros de BD préférés au Centre Pompidou. Et pour répéter avant les premiers festivals de l’été, on va taper du pied chez les metalleux à la Philharmonie de Paris. Que des futurs bangers. 

Le monde comme il va - Bourse de Commerce

Pour cette nouvelle saison à la Bourse, Pinault sort quelques superstars des placards. Dans Le monde comme il va, expo collective lancée juste à temps pour l’arrivée du printemps, que du beau monde au balcon. Après avoir été accueillis par une statue de Picasso en mascotte de parc d’attractions (par Maurizio Cattelan), on voit Damien Hirst donner la réplique à Jeff Koons ou Anne Imhof faire du pied à Bertrand Lavier. Beaucoup de ready-mades et de sculptures, mais aussi quelques très belles toiles avec en fin de parcours un chouette face-à-face entre Pol Taburet et Salman Toor. Mais le clou du spectacle se passe sous la coupole, quand votre propre reflet apparaît dans la nouvelle installation in situ de l’artiste conceptuelle Kimsooja. Miroir, mon beau miroir… 

Du 20 mars au 2 septembre 2024.

Vue de la carte blanche à Kimsooja © Florent Michel / 11h45 / Pinault Collection
Vue de la carte blanche à Kimsooja © Florent Michel / 11h45 / Pinault Collection

Paris 1874, inventer l'impressionnisme - musée d'Orsay

Imaginez l’ambiance. Le 15 avril 1874, dans le salon feutré du grand Nadar, se tiennent les futurs cadors de la peinture. Monet, Degas, Pissarro, Renoir, Cézanne, Morisot… Ce “clan des révoltés”, qui ne se reconnaît plus dans l’académisme des salons, décide de créer son propre événement pour célébrer une nouvelle manière de peindre, basée sur l’impression. Une peinture de paysage, en extérieur, qui se détache doucement du réalisme en vigueur dans une Europe en crise. En 130 œuvres, l’expo d’Orsay met en perspective des tableaux impressionnistes avec des toiles présentées simultanément au salon, restituant le choc visuel de cette révolution.

Du 26 mars 2024 au 14 juillet 2024.

Brancusi - Centre Pompidou

On vous avait prévenu : de 2025 à 2030, le Centre Pompidou se refait une beauté, et l’Atelier Brancusi, situé à quelques pas, ne fera pas exception. Avant de dire bye-bye un certain temps aux sculptures de l’artiste roumain, Beaubourg lui rend un dernier hommage avec une expo XXL alignant près de 200 sculptures, photos, dessins, films et documents d’archives. Ce sera la plus grande rétrospective française jamais consacrée à ce monument de la sculpture européenne dont les courbes et les lignes épurées ont contribué à jeter les bases du minimalisme. 

Du 27 mars au 1er juillet 2024.

Metal - Philharmonie de Paris 

Après le hip-hop et la musique électronique, la Philharmonie de Paris se penche sur le cas du metal. Loin des stéréotypes de mecs aux cheveux longs hurlant dans le micro, l’exposition s’intéresse à la genèse d’un genre ultra-référencé aux formes multiples. Dans une scénographie immersive dont elle a le secret, la Philha dresse, pour la première fois en France, un portrait riche de ce mouvement né il y a près de cinquante ans, au carrefour entre musique, culture pop, anthropologie et même art contemporain. Yeaaaaaaaaah !

Du 4 avril au 29 septembre 2024.

Festival Metal Culture(s), Guéret, mai 2017 © Corentin Charbonnier
Festival Metal Culture(s), Guéret, mai 2017 © Corentin Charbonnier

La Naissance des grands magasins - MAD x Cité de l'Architecture

Attention, choc des titans ! Le MAD et la Cité de l’Architecture s'associent pour une double expo monumentale revenant sur l’histoire de ces temples du shopping. Des Galeries Lafayette au Bon Marché en passant par la Samaritaine et le Printemps Haussmann, ces adresses cultes de la vie parisienne se font décortiquer en deux temps. D’abord au MAD, qui se penche sur l’aspect social de ces hauts lieux de la consommation, traitant aussi bien de leurs stratégies commerciales que de leur communication. La Cité de l’Architecture prendra le relais en s’intéressant aux contours de ces centres commerciaux vintages, dont l’archi est aussi identifiable que fonctionnelle. 

Du 10 avril au 13 octobre 2024 au MAD puis du 16 octobre 2024 au 16 mars 2025 à la Cité de l’Architecture.

Matisse, l’Atelier rouge - Fondation Louis Vuitton

Entre 1909 et 1917, Henri Matisse vit dans une belle maison bourgeoise d’Issy, où il peint une soixantaine de tableaux, dont L’Atelier rouge en 1911. Un siècle plus tard, le MoMa décide de faire voyager l'œuvre – et toutes celles représentées sur la toile – jusqu’à New York pour une expo inceptionnelle révélant tous les secrets du tableau. Du 4 mai au 9 septembre, c’est une exposition resserrée comme une intrigue de Gaston Leroux qui sera présentée à la fondation, au cœur du bois de Boulogne. Ce mystère de L’Atelier rouge, où “le sang s’est infiltré pour tout teindre” (pour reprendre les mots du peintre), c’est celui du manifeste controversé d’une œuvre qui bouscule alors les codes par ses grands aplats de couleurs vives et sa folle inventivité. Fun facts : les murs de l’atelier de Matisse n’étaient pas rouges mais gris, et l’une des toiles que L’Atelier représente a été détruite après la mort de l’artiste, à sa demande… 

Du 4 mai au 9 septembre 2024.

L'Atelier Rouge, 1911, Henri Matisse
L'Atelier Rouge, 1911, Henri Matisse

Paolo Roversi au Palais Galliera 

Après l’expo événement de Juergen Teller au Grand Palais Ephémère, les photographes de mode continuent de gagner du terrain au musée. Au Palais Galliera, c’est l’Italien Paolo Roversi qui présentera cette année sa première expo monographique en France. Un parcours de 140 œuvres à la découverte du travail de cet infatigable portraitiste et grand aficionado du Polaroid. Au-delà des clichés, le musée de la Mode a également reconstitué le studio du photographe pour que le visiteur puisse s’immerger dans le processus créatif si particulier de Roversi.

Du samedi 16 mars au dimanche 14 juillet 2024.

© Paolo Roversi pour Dauphin
© Paolo Roversi pour Dauphin

Bande dessinée (1964-2024) au Centre Pompidou

Pour la première fois, le centre d’art consacre un événement d’envergure au 9e art. Pour l’occasion, le musée ne fait pas les choses à moitié et lui déroule le tapis rouge du niveau -1 jusqu’au 6e. En plus d’une expo retraçant 60 ans d’histoire de la bande dessinée à travers le monde, le centre va ainsi caser de la BD à tous ses étages avec différents shows, ateliers et accrochages parallèles. Dans son expo principale, Bande dessinée (1964-2024), Beaubourg veut mêler les différents univers du médium, témoignant de son lien intime à la contre-culture comme de sa démocratisation auprès de toutes les couches de la population. Parmi la centaine d’auteurs et artistes présentés, on retrouvera les travaux de Zep, Hayao Miyazaki, Pénélope Bagieu, Jacques Tardi ou Riad Sattouf. Une deuxième expo, Contrepoints, mettra en miroir les travaux d’auteurs contemporains de bande dessinée avec les collections du musée. Catherine Meurisse et Mark Rothko, Blutch et Balthus, Joann Sfar et Jules Pascin… A la BPI, c’est Corto Maltese, le marin italien du dessinateur et scénariste Hugo Pratt, qui viendra raconter près de 60 ans d’une vie on ne peut plus romanesque.

Du 29 mai au 4 novembre 2024.

Eva Jospin, Chambre de soie - Château de Versailles 

L’été 2024 signe le retour des grosses expositions contemporaines à Versailles. Connue pour avoir abrité quelques-unes des expos les plus subversives de la décennie passée (Anish Kapoor, Joana Vasconcelos…), la demeure du Roi-Soleil accueille cette fois-ci Eva Jospin, qui investira l’orangerie du château avec une broderie monumentale de 350 mètres carrés et 105 mètres long ! Intitulée la Chambre de soie, l’œuvre réalisée en collaboration avec la Chanakya School of Craft à Mumbai s’inspire aussi bien des bosquets des jardins à la française avoisinants que du manifeste féministe de Virginia Woolf. Une véritable invitation à la flânerie qui montre une nouvelle fois toute l’étendue du talent d’Eva Jospin et qui fera probablement un carton. 

Du 18 juin au 29 septembre 2024.

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