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On l’a connue mutine chez Jean-Pierre Jeunet (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, 2001), plus tranchante chez Cédric Klapisch (L’Auberge espagnole, 2002). Mais c’est dans un rôle inédit qu’on retrouve Audrey Tautou cet été, loin des caméras, à travers une série de photographies personnelles réunies dans l’exposition Superfacial, présentée du 5 juin au 10 septembre au Quai de la Photo.

Audrey Tautou s’expose au Quai de la Photo : une traversée intime entre images et confidences
« Je ne souhaite pas éteindre les projecteurs. Je ne crains plus les regards. Mon image me précédera toujours mais j’ai ôté le beau costume qu’on m’avait taillé sur mesure. La suite, j’ai commencé à l’écrire malgré moi depuis que je suis entrée dans vos vies.
La voilà la grande aventure. Je suis seule capitaine de mon bateau et, comme Éric Tabarly lors de sa Transat anglaise de 1964, j’avance sans pilote automatique. Je ne saurai jamais vivre en Cartésie, ce pays où il fait sûrement bon vivre avec logique, rationalisme, évidence et méthode. Il n’est pas impossible que je retrouve un jour le confort d’un tournage et sa loge HMC (Habillage Maquillage Coiffure). Un gentil pick-up par un charmant stagiaire. Un tapis rouge tout doux, tout doux, tout doux. Nous verrons bien. Vous verrez bien. Madame, Monsieur, bienvenue à bord. » Fini le cinéma, place à l’introspection. En écho à son livre Superfacial, l'actrice prend la pose, mais cette fois avec ironie, recul, voire tendresse, et compose un autoportrait morcelé à coups d’images, de mots, de souvenirs. On y croise des autoportraits scénarisés, des extraits de carnets intimes, des lettres de fans… comme autant de fragments d’une identité qu’on croyait connaître.
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C’est drôle, émouvant, parfois dérangeant. Audrey Tautou joue avec son image publique comme avec un déguisement qu’elle retourne à sa guise. Elle questionne le regard que l’on porte sur elle — et celui qu’elle porte sur elle-même — en détournant les codes de la starification, pour mieux en montrer les failles. Audrey Tautou brouille les frontières entre personnage public et voix intérieure. Chaque photographie fonctionne comme une page arrachée à un journal intime mis en scène. En détournant les codes de la représentation médiatique, elle reprend le contrôle de son image tout en laissant apparaître une forme de vulnérabilité. Superfacial n’invite pas à regarder, mais à interroger : qui fabrique l’icône, et que reste-t-il derrière le masque ?

Où ? Quai de la Photo, Paris 13e
Quand ? Jusqu’au 10 septembre 2025. Du lundi au dimanche, de 12 h à 2 h du matin
Visites guidées gratuites : Du mercredi au dimanche, à 12h30, 14h30, 16h30 et 18h30. Atelier enfants : chaque samedi à 15 h.
Combien ? Entrée libre