En 1925, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes pose ses valises entre les ponts Alexandre III et des Invalides. Le monde entier défile, les nations montent leur pavillon, les avant-gardes se tirent la bourre. Ce titre à rallonge ? Il finira raccourci dans les bouches : « Art déco ». Un diminutif taillé comme le style lui-même : net, direct, géométrique.
Un courant né à Paris, qui a redessiné le monde
Avec ses lignes tendues, ses volumes cubistes, ses couleurs franches, l’Art déco regarde vers l’avenir. Mais il n’est pas né de la dernière pluie : ses racines plongent dans les années 1910, irriguées par le cubisme, l’exotisme colonial et les grands récits antiques. Le style explose dans les années 1920-1930, s’infiltrant partout : vaisselle, bijoux, robes à franges, carrosseries fuselées… Mais c’est en architecture qu’il s’impose vraiment. Façades en cascade, frises stylisées, tours élancées. L’époque aime l’apparat, mais vise l’aérodynamique.
Sous ses airs éclectiques, l’Art déco est un grand synthétiseur. Il emprunte à l’Égypte, au Mexique précolombien, à la Grèce antique, au jazz, au cinéma et aux débuts de la vitesse. Et dans les années 1930, il s’épure encore : place au streamline moderne, où l’élégance devient fonctionnelle. Moins radical que le modernisme, l’Art déco n’en a pas moins marqué la planète. Et ses contours nets, ses motifs abstraits, continuent d’inspirer les jeunes architectes comme les designers. Rien d’étonnant à ce que ses plus beaux édifices trônent encore fièrement sur tous les continents.
Choisir les meilleurs exemples d’architecture Art déco à travers le monde ? Un casse-tête. Alors, chez Time Out, on vous a mâché le travail : voici neuf bâtiments qui résument l’élan et la beauté de ce style centenaire, du Palais de Tokyo à Paris aux gratte-ciel de Mumbai.