S’il y a bien une histoire dont tu peux parler en toute détente avec ton grand-père et ton petit-cousin de 8 ans sans jamais craindre les conflits générationnels, c’est celle du Petit Prince. Imaginé par Saint-Exupéry en 1943, le conte n’a jamais cessé d’émerveiller petits et grands et traverser les âges, pépouze. Quoi de plus logique que de lui consacrer une expo à la hauteur de son impact ?
Phénomène planétaire, Le Petit Prince compte près de 490 traductions – soit presque autant que la Bible – et un nombre incalculable d’expos dédiées dans le monde entier. Mais, bizarrement, la France faisait jusqu’alors exception. Plus de temps à perdre, pour se rattraper, c’est au MAD que l’on se presse pour apercevoir les quelque 600 œuvres qui permettent de découvrir ce que certains iront jusqu’à appeler “la Joconde de Saint-Exupéry”. P’tit bonhomme blond sapé d’un costume vert et rouge, le Petit Prince est porteur d’un message humaniste qui résonne plus que jamais, entre les débats politiques fatigants, les déclarations de guerre et les autres nouvelles peu réjouissantes qui pullulent sur nos réseaux.
C’est à travers un parcours thématique que l’on se prend à rêver d’un monde meilleur, aussi doux que les aquarelles de Saint-Ex’. On en apprend d’abord plus sur le papa du Petit Prince, de sa passion pour le ciel à celle du dessin, l’histoire du crash de son avion dans le désert (vous avez dit “inspiration” ?), son expérience de la guerre… Tout cela nous amène subtilement à la genèse de son chef-d'œuvre, notamment à travers la présentation inédite en France du manuscrit original, habituellement conservé à la Morgan Library & Museum de New York, et des multiples déclinaisons qui lui feront suite. Comme à son habitude, le MAD se démarque par une médiation impeccable et une scénographie aussi magique que l’univers du Petit Prince. Dans ce contexte anxiogène propice à la réflexion, jamais un conte n’aura semblé si pertinent.
