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Bollywood Superstars, Histoire d’un cinéma indien

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
  1. Bollywood
    ©️ Illustration et graphisme : Gitanjali Rao / j6, DA G6 design
  2. Bollywood
    © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Pour sa nouvelle exposition, le musée du Quai Branly s’attaque à un gros morceau du cinéma international : Bollywood.

A l’ouest, Bollywood. A l’est, Tollywood, dans l’Andhra Pradesh. Au sud, Kollywood, le “cinéma tamoul”. Au total, plus de 2 000 films par an, ce qui fait de l’industrie du cinéma indienne la plus prolifique du monde, loin devant Hollywood. Ça méritait bien une expo, non ? C’est le musée du Quai Branly qui s’en charge, faisant pénétrer les visiteurs dans sa nouvelle exposition par une arche colorée inspirée de l’architecture hindie. Le ton est donné : ici, tout sera aussi grandiloquent que dans les productions indiennes.

Thématique, le scénario de Bollywood Superstars offre une vue d’ensemble particulièrement réussie d’un monde sans doute bien fantasmé sous nos latitudes. En confrontant objets d’art issus des collections du musée (à l’image de cette magnifique peinture de temple du XIXe siècle L’Offrande de la montagne de nourriture) et projections qui illustrent les traditions indiennes, comme celles de Diwali dans le film Kabhi Khushi Kabhie Gham de Karan Johar (2021), la déambulation rappelle l’origine populaire du cinéma. Des traditions orales qui évoquent les histoires tirées du Mahabharata et du Ramayana, ces épopées écrites trois siècles avant J.-C., et qui mettaient en scène le dieu Vishnou et son désir de restauration du dharma, l’ordre divin. Avant même sa naissance, Bollywood est épique, mais aussi spirituel et romantique.

Une trame qu'ont su incarner les stars du cinéma indien – célébrées en grande pompe en fin de parcours – qui ont explosé dès la fin des années 1970. Amitabh Bachchan, Shah Rukh Khan, Aishwarya Rai… Entre portraits bordés de lumière et extraits de blockbusters, l’expo insiste aussi sur le contexte colonial de l’exportation mondiale de ces films cultes, mais également sur les dérives parfois sectaires liées à ces icônes, en montrant des bribes d’un documentaire sur quatre fans de la superstar tamoule Rajinikanth. Soyons clairs, l’expo n’est qu’un condensé du vaste monde bollywoodien, qu’il aurait été compliqué de développer dans les moindres sous-genres et détails. Un caractère introductif assumé par les commissaires, qui réalisent ici une expo qui frise la perfection.

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard

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