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Boris Mikhaïlov

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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Quand on pense à Boris Mikhaïlov, on pense à une photographie documentaire sans artifice, brute et subversive. Eh bien pour cette fois, c'est loupé. Non seulement la France a remplacé les habituelles vues de l'Ukraine, mais en plus, le résultat est bardé de couleurs pétantes, peinturlurées sur les photos. Que s'est-il donc passé ?

Il s'est passé qu'en 1989, Mikhaïlov a profité de l'effondrement du bloc soviétique pour faire son premier voyage à l'Ouest, en France donc. Son appareil en bandoulière, il capture Arles et Paris dans un format panoramique soulignant l'immensité d'un monde qu'il avait, jusque-là, seulement pu soupçonner. Vingt-six ans plus tard, il reprend ces images pour les retoucher à la main, recréant ainsi le souvenir du visiteur ébahi, émerveillé qu'il fut devant cet Ouest bariolé et clinquant. On est loin de l'Ukraine rude qu'il s'acharnait alors à documenter, défiant des autorités qui ne cessaient de tenter de contrecarrer ses projets.

Sur les photos présentées à la galerie Suzanne Tarasieve, Boris Mikhaïlov ajoute des inscriptions, rehausse les contours des édifices, masque des visages, colore le ciel, insiste sur certains détails. Le résultat déborde d'une joie simple, libératrice, presque enfantine, que l'artiste semble encore ressentir des années plus tard. Une joie tout de même nuancée par le temps, qui a entraîné dans son sillage un soupçon d'ironie, visible lorsque les photos retouchées prennent des airs de cartes postales kitschs recouvertes d'encre dorée ou argentée. Un regard doux-amer sur l'entrée dans le nouveau monde capitaliste, qui n'a néanmoins ni la force ni l'audace des habituelles expositions du photographe ukrainien.

> Horaires : du mardi au samedi de 11h à 19h.

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Entrée libre
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