David Hockney : 5 choses à savoir sur l’artiste pop le plus libre de son époque
David Hockney "Winter Timber" 2009 Oil on 15 canvases (36 x 48" each) 274.32 x 609.6 cm (108 x 240 Inches) © David Hockney Photo Credit: Jonathan Wilkinson
David Hockney "Winter Timber" 2009 Oil on 15 canvases (36 x 48" each) 274.32 x 609.6 cm (108 x 240 Inches) © David Hockney Photo Credit: Jonathan Wilkinson

David Hockney : 5 choses à savoir sur l’artiste pop le plus libre de son époque

Il est l’un des artistes les plus populaires de notre temps, manie l’esprit comme personne et vit selon ses propres règles. La preuve par cinq.

Alix Leridon
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« N’oubliez pas que personne ne peut annuler le printemps. » Choisie pour illustrer l’immense exposition qui lui est consacrée à la Fondation Louis Vuitton (David Hockney 25, jusqu'au 31 août), cette phrase de David Hockney résume à elle seule ce qui anime ses pinceaux. La couleur, d’abord : éclatante, omniprésente. Puis la nature, qu’elle vienne de son Yorkshire natal ou de sa Normandie d’adoption – qu’il vient d’ailleurs de troquer pour Londres. Et surtout, la joie. Celle qu’il cueille chez ses amis, dans un bouquet de fleurs, une goutte de pluie ou le reflet bleuté d’une piscine californienne. Loin du cliché de l’artiste torturé, Hockney prône l’enthousiasme et l’exubérance, sur la toile comme à la ville. Jusqu’à se teindre les cheveux en blond dans les années 1960 après avoir vu une pub clamant que « les blonds s’amusent plus ». Portrait en cinq épisodes d’un immense esprit libre.

1. Il a peint sa première vision de Los Angeles à partir d’une revue homo-érotique

En 1963, David Hockney vit à Londres – où l’homosexualité ne sera dépénalisée qu’en 1967 – et découvre dans la revue américaine Physique Pictorial, éditée à Los Angeles, le sujet de sa prochaine toile : une scène d’intimité entre deux hommes sous la douche. Domestic Scene, Los Angeles devient une œuvre clé de sa carrière. Elle révèle son esprit frondeur, sa volonté d’assumer ses désirs en peinture, son obsession pour l’eau et ses jeux de transparence, et marque sans doute le début de sa fascination pour la Californie. Un an plus tard, il s’y installe, en partie poussé par l’imagerie gay bon marché qu’il collectionnait.

2. Il préfère le double portrait – et c’est ce qui a fait son succès

« Deux fois plus intéressant qu’un portrait », affirme Hockney dans le documentaire In the Now de Lucy Walker. Le double portrait est l’un des fils rouges de son œuvre. Dès 1968, il entame une série de portraits à deux personnages, souvent ses amis, qui lui vaudra une reconnaissance mondiale. L’un des plus célèbres, Christopher Isherwood et Don Bachardy (1968), incarne parfaitement cette approche. Et que dire de son iconique Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), où se croisent tous ses motifs fétiches : l’eau limpide, le corps masculin, le soleil californien, et cette tension à deux qui irrigue toute sa peinture.

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3. Il a refusé de peindre la Reine Elizabeth II, mais lui a dédié un vitrail (dessiné sur iPad)

Hockney a réalisé de nombreux portraits de proches – ses chiens et Harry Styles compris – mais a toujours décliné les demandes de la famille royale. La Reine Elizabeth II en personne avait pourtant exprimé son souhait d’être immortalisée par lui. Prétextant tour à tour un manque de temps, le fait de ne peindre que les gens qu’il connaît, ou l’impossibilité de retranscrire la majesté royale, Hockney a tenu bon. Mais en 2016, il accepte une commande de l’abbaye de Westminster : un vitrail en hommage à la Reine. Pour concevoir cette œuvre, il choisit l’iPad – l’un de ses outils de prédilection – car, comme un vitrail, l’écran est rétroéclairé. Idéal pour imaginer le rendu final.

4. Du fax à l’iPad, il a toujours adoré les nouvelles technologies

Dès les années 1980, Hockney s’enthousiasme pour les outils numériques. En 1989, il organise au Brésil une expo composée uniquement d’œuvres envoyées… par fax. Il expérimente aussi bien le Polaroid que la vidéo, cherchant à renouveler notre regard sur le monde. En 2009, il découvre l’application Brushes sur iPhone, puis adopte l’iPad dès sa sortie. Il en achète une demi-douzaine, qu’il remplace à ses carnets de croquis. Sa première œuvre numérique ? Un bouquet de fleurs « impérissable », dessiné au réveil et envoyé par texto à ses amis. Il en réalisera des centaines, dont certaines agrandies sur toile, représentant des paysages traversés par les saisons.

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5. Il est un fervent défenseur de la cigarette (et s’offre un petit joint quotidien)

Mégots au sol, vêtements troués de brûlures, autoportraits cigarette à la main : Hockney ne cache rien de son amour du tabac. À tel point que l’affiche de son exposition à la Fondation Louis Vuitton – où il apparaît clope au bec – a été interdite dans le métro parisien, en vertu de la loi Évin. Pro-cigarette assumé (son père était pourtant un militant anti-tabac), l’artiste revendique le plaisir comme condition de la santé mentale. Dans une interview au magazine Hochedel, il confiait même fumer du cannabis chaque soir : « Le cannabis me fait rire. Et si vous riez, vous n’avez pas peur. C’est pour ça que le cannabis est bon pour la santé. »

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