Depuis quelques mois, le Carreau du Temple s'est emparé à bras-le-corps de la pratique festivalière. Après le festival Jogging, qui se proposait l'été dernier de faire la jonction entre l'art et le sport, le Carreau lance cette année le festival Everybody. L'idée de ce raout militant qui aura lieu du 18 au 23 février 2022 ? Questionner la place du corps dans tous ses états et ses représentations entre art contemporain, danse, littérature et cinéma.
Le squelette d'Everybody se dépliera particulièrement à travers les installations et expositions disséminées dans tous les coins de la halle. Dans le lot, on trouvera une maousse œuvre du docteur ès tiffs Charlie Le Mindu, la « machine à danser » de Valéria Giuga ou les détournements de logos féministes et lesbiens de Roxanne Maillet. On y découvrira aussi les 160 portraits de la série Coloured Only d'Hélène Jayet qui, uniquement composée de photos de personnes noires, interroge l'histoire à travers la multiplicité des créations et traditions capillaires perdues suite à la colonisation de l'Afrique. Egalement à voir en continu dans la Halle, les films Ouvrir la voix d'Amandine Gay et Le Corps dans l'art autour de la pratique de la performance.
Everybody sera également marqué par plusieurs spectacles, comme Seeking Unicorn de Chiara Bersani, une danseuse italienne de 98 centimètres, ou De Françoise à Alice de Mickaël Phelippeau, qui met en scène Françoise Davazoglou et sa fille Alice, porteuse de trisomie 21. Mais aussi Jezebel de la Néerlandaise Cherish Menzo, qui touche à la sexualisation des femmes dans les clips de rap des années 1990.
Les visiteurs pourront aussi prendre part à une tripotée de cours, allant du yoga au Pilates, au krump ou encore au voguing. En parlant de voguing, l'un des clous du festival sera assurément le ball organisé par Lasseindra Ninja, l'une des esthètes du genre en France. Ou quand le corps élève l'esprit.
