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Ghost and Spirit de Mike Kelley

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  • 4 sur 5 étoiles
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  1. Fredrik Nilsen
    Fredrik NilsenMike Kelley, “Kandors Full Set (détail)" (2005-2009). Courtesy de West of Rome Inc. Photo: Fredrik Nilsen. Pinault Collection. © Mike Kelley Foundation for the Arts. Tous droits réservés. © Adagp, Paris, 2023.
  2. Mike Kelley
    Mike KelleyMike Kelley, “Extracurricular Activity Projective Reconstruction #26A (Pink Curtain)" (2004-2005). © Mike Kelley Foundation for the Arts. Tous droits réservés. © Adagp, Paris, 2023.
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

L'icône de l’art américain Mike Kelley s’expose pour la première fois en France, à la Bourse de Commerce

Point d’orgue de la saison « Mythologies américaines » orchestrée par la dirlo Emma Lavigne, la vaste rétrospective consacrée à Mike Kelley a tout d’abord le mérite d’être la première en France. Etonnant quand on sait l’impact que l'Américain a eu sur toute une contre-culture en quête de liberté qui prend sa source dans les années 1970. Un peu punk, un peu bizarre, l’art de Kelley, qui s’est suicidé en 2012, est surtout inclassable. Peintures, sculptures, installations, vidéos… Tout pour plaire à l’esthète Pinault, qui expose ici dix chefs-d’œuvre de ce plasticien-performeur directement issus de sa collection personnelle. Parmi eux, Kandors Full Set, une installation spectaculaire recréant la capitale de la planète Krypton, d’où vient Superman, déployée sous l’impressionnante rotonde signée Tadao Ando. Visuellement, ça claque. Mais qu’une figure aussi populaire que celle du héros de comics squatte la très intello Bourse de Commerce, ça claque encore plus. 

Ghost and Spirit, c’est ça. C’est un hommage au penseur Kelley qui théorise absolument toute sa pratique, mais qui ne fait jamais le distinguo entre low et high art. Parfois drôle, parfois trash, son œuvre est avant tout une critique de toute la société américaine, qui ne saurait être réduite à l’apparente superficialité des cultures et esthétiques pop. Quant au traitement offert à ce créateur fou par les équipes de la Bourse, on peut regretter le manque de mise en contexte – déambuler dans un corpus aussi complexe et protéiforme sans explications peut être casse-gueule. Mais finalement, n’est-ce pas aussi rendre justice à une Amérique dont le modèle n’a jusqu’alors que peu été remis en question que de laisser le spectateur faire un effort de réflexion supplémentaire ?

Si on cherche encore les cartels, le parcours chronologique et, surtout, l’accrochage ultra-quali rattrapent le coup. Le deuxième étage, particulièrement intéressant, permet de partir à la rencontre des premiers travaux de Kelley et de ses célèbres « objets-sculptures » à l’humour grinçant, quand son film Day Is Done projeté en continu dans l’auditorium offre un regard critique sur le traitement de la jeunesse, notamment à travers la mémoire traumatique et les dysfonctionnements de l’éducation. 

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard

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