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Giorgio Griffa au Centre Pompidou

  • Art, Peinture
  • 5 sur 5 étoiles
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Giorgio Griffa
Giorgio Griffa
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Le peintre abstrait italien proche de l’arte povera rehausse de ses couleurs l’éclat de l’institution parisienne à travers une réjouissante exposition.

La vision est envoûtante. Dans des tons pastel, une grappe de cercles dansent sur une ligne accidentée. Ailleurs, ce sont des croix, des ovales et des bâtons qui peuplent, en bon voisinage, des toiles brutes, usées, défraîchies. L’œuvre ingénue d’un enfant ? Raté. Celui qui signe ces compositions minimalistes s’appelle Giorgio Griffa, et soufflera bientôt sa 85e bougie. L’artiste italien, renommé dans son pays natal mais encore (trop) méconnu chez nous, fait l’objet d’une monographie recouvrant près de 40 ans de carrière, à travers un accrochage de 18 œuvres offertes à Pompidou – joie !

Oui, joie, car tout est fête dans cet ensemble aux obsessions formelles multiples. Après avoir rompu avec la figuration dans les années 60, Giorgio se concentre sur les lignes horizontales, une poignée de signes basiques (« mignons », diraient certains) avant d’inviter, sur ses œuvres, quelques ondulations ainsi qu’une poignée de formes géométriques – rectangle, carré… Et même les nombres se tapent l’incruste, avec une énigmatique série commencée à l’orée des années 2000, Numerazioni, qui prend pour thème le fameux chiffre d’or.

Souvent déployée à partir de toiles vierges travaillées à même le sol, cette grammaire esthétique ne « s’exprime pas ». La raison ? « Je ne représente rien, je peins », avait expliqué Giorgio dans une formule restée célèbre. Notons qu’en inventant ce langage pictural inédit, l’artiste a prêté le flanc aux critiques, certains n’ayant pas hésité à reléguer son œuvre songeuse au rang d’art « décoratif » ou « ornemental »… Comme si ces termes étaient insultants.

Tant pis pour ceux-là. Il suffira de se rendre à Pompidou pour comprendre que Giorgio fait de l’art, un point c’est tout. Mention spéciale à La Recherche, point d’orgue de l’exposition où les motifs de 24 toiles enchevêtrées se superposent, se confondent, se lient et délient. Le tout en hommage à notre Marcel Proust national – big up. Une composition à la zénitude tonique (oui, ça existe) qui donne envie de célébrer, de s’envoyer des verres avec les potes, d’aller teufer, d’aimer. D’être en vie, quoi. Merci pour la bouffée d’air frais. En ce moment, on en a tous un peu besoin, non ?

Plus d'expos.

Écrit par
Antonin Gratien

Infos

Adresse
Prix
Plein tarif : 14 €
Heures d'ouverture
De 11h à 21h, tous les jours sauf mardis.
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