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Le bikini a 70 ans

  • Art, Galeries d'art contemporain
  • 4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Le bikini expose fièrement ses 70 ans à la Galerie Joseph Froissart, en exhibant ses plus belles pièces.

70 ans que le nombril prend le frais, que les hanches sont soulignées et que les cuisses sont dévoilées. 70 ans que le maillot de bain a été coupé en deux, raccourci et redessiné. 70 ans que Louis Réard, son inventeur audacieux et génie du tricot, a déposé le nom Bikini pour l’associer à sa création - cet ensemble de deux-pièces de tissu qui ne cache désormais plus que ce qui ne peut vraiment pas être montré sur une plage ou à la piscine.

Ainsi, la Galerie Joseph Froissart rend hommage à ce maillot sexy en consacrant une exposition à son histoire. Et ce dans une ambiance musicale parfaite où Les Parisiennes swinguent qu’"Il fait trop chaud pour travailler", où Niagara veut faire "L'amour à la plage" et où Richard Cocciante attrape des coups de soleil, des coups d’amour, des coups de "je t’aime".

Petit bout de tissu mais grande émancipation

De la toute première présentation du bikini en 1947, à la piscine Molitor, par les mannequins riantes de Louis Réard, au porté sublime de BB - alias Brigitte Bardot - à Saint-Tropez, l’exposition fait défiler les photos d’archive, spots publicitaires d’époque et photos de stars en studio. Mais aussi des clichés d’ordinaires nageuses, qui mettent en scène la célèbre culotte-triangle. 

On rencontre ces corps d’une autre époque aux formes fières, au sourire rayonnant, heureux de s’afficher dans ce sex-appeal nouveau et diablement libérateur. On y porte le bikini en talons, on y montre ses hanches rondes et on rit à gorge déployée. Le bikini étant avant tout un symbole féminin d’appropriation de son aura sensuelle, les baigneuses que l'on admire s’amusent en effet de cette nouvelle façon d’habiter l’espace public. En témoigne cette photo des années 1960 d’un policier timide au regard fixant les grains de sable alors qu’il dresse un procès-verbal à une femme en bikini, devant laquelle on ne peut s'empêcher de sourire nous aussi !

(Très) léger vague à l'âme

Parce qu’il est avant tout un formidable coup de marketing de la part de son inventeur fantasque, l’exposition insiste également sur la valeur et les enjeux économiques du bikini, reliant son invention aux soucis financiers de Louis Réard et sa commercialisation à un investissement pécuniaire. On regrette cependant un peu que l’aspect économique prenne le dessus sur l’esprit créatif.

Ainsi, nous n’apprendrons rien sur la création formelle de ces maillots extrêmement fins, ni sur leur dessin, sur l’évolution de leur forme, ou leur fabrication. Un placement du bikini dans l’histoire de la Bourse au lieu de l’ancrer dans l’histoire de la mode qui nous laisse un peu sur notre faim. Même si on ne boudera pas notre plaisir de regarder défiler toutes ces images de plages, d’eau fraîche et de corps bronzés, surtout quand on est coincés à Paris ! Alors si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la campagne, il vous reste la Galerie Joseph Froissart, son décor estival, sa fraîcheur et son impression de vacances.

Écrit par
Elise Boutié

Infos

Adresse
Prix
6 €
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