A Beaubourg, dans une scénographie très (trop ?) sobre, on découvre les corps sculptés de Germaine Richier aux proportions atypiques, entourés de photos d’archives et de dessins préparatoires – qui tiennent une grande place dans l’exposition. Le parcours de cette rétrospective, à la fois chronologique et thématique, s’ouvre sur ces portraits classico-classiques, réalisés après sa formation au sein de l’atelier d’Antoine Bourdelle. Lassé des visages, Richier se concentre vite sur les corps, qu’elle malmène autant qu’elle célèbre. Jambes interminables, torses voluptueux ou décharnés, silhouettes abstraites… Au fur et à mesure, l’humain fusionne avec l’animal et l’artiste imagine des créatures hybrides, inspirées de sa Provence natale. Araignée ou mante religieuse, les bestioles choisies célèbrent toutes le pouvoir féminin. Après plus d’un demi-siècle sans que l’on n’entende parler d’elle, sa récente mise en lumière permet une relecture féministe de son œuvre, dévoilant une artiste bien plus contemporaine que prévu.
Qu'elle soit le sujet de l'œuvre ou l'artiste qui l'exécute, qu'elle inspire ou qu'elle éprouve son talent, qu'elle soit muse, génie ou mécène, la femme est au détour de chaque tableau, chaque sculpture, chaque production artistique. Malheureusement, ce n'est pas elle qui occupe la majorité des cimaises de nos musées, quand elle ne peine pas carrément à y entrer. Pour réparer cette grossière injustice, voici donc une sélection d'expos 100 % féminines, qui rendent hommage aux virtuoses créatives et aux battantes de l'art avec un « e ». D'hier comme d'aujourd'hui.