Fil à fil, l’artiste Chiharu Shiota, détentrice cette année de la très convoitée Carte blanche de Guimet, tisse une immense toile autour d’un socle blanc sur lequel est disposé du tout petit mobilier. Mini-chaises, mini-canap’ et même mini-vaisselle se voient pris au piège dans une nasse presque inquiétante. L'œuvre n’a que faire des échelles, faisant des grands écarts entre création monumentale et art de la miniature. La multitude de fils contribue aussi à symboliser la barrière tactile qui nous a été imposée (coucou les masques), nous empêchant de saisir les petits objets qui y sont emprisonnés. L'œuvre est aussi saisissante visuellement qu’intellectuellement, et l’on se plaît à scruter le moindre des artefacts un à un, les entrelacs de fils écarlates et le chemin qu’ils parcourent. On se laisse hypnotiser par les motifs et la multitude de détails de l'œuvre jusqu’à perdre la notion du temps, quitte à se soumettre à une lobotomie pas si inconfortable que ça.
Qu'elle soit le sujet de l'œuvre ou l'artiste qui l'exécute, qu'elle inspire ou qu'elle éprouve son talent, qu'elle soit muse, génie ou mécène, la femme est au détour de chaque tableau, chaque sculpture, chaque production artistique. Malheureusement, ce n'est pas elle qui occupe la majorité des cimaises de nos musées, quand elle ne peine pas carrément à y entrer. Pour réparer cette grossière injustice, voici donc une sélection d'expos 100 % féminines, qui rendent hommage aux virtuoses créatives et aux battantes de l'art avec un « e ». D'hier comme d'aujourd'hui.