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L'Œil de Baudelaire

  • Art, Peinture
  • 4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Une exposition qui donne à voir le célèbre poète sous un autre jour artistique.

Saviez-vous que Charles Baudelaire, en plus d’être un virtuose de la poésie à l’origine du ‘Spleen’ et des ‘Fleurs du mal’, était aussi critique d’art ? Si ce n’est pas le cas, courez d’urgence au musée de la Vie romantique. A l’occasion du cent cinquantenaire de la mort du poète, cet écrin de verdure et de culture blotti au cœur de la capitale revient en effet sur la relation qu’entretenait ce prodige des mots avec l’art de son temps.

Mettant en regard les analyses du poète avec les œuvres correspondantes – en intégrant intelligemment ses remarques dans les cartels –, ‘L’Œil de Baudelaire’ offre aux visiteurs l’opportunité de découvrir un nouvel aspect de son génie littéraire et de sa sensibilité exacerbée. Car la critique de Baudelaire, apprend-on, fonctionne par émotion. Ainsi loue-t-il les peintures de Delacroix (« chef de l’école moderne » selon ses termes), le ‘Yucca’ d’Antoine Chazal et le « côté fou » du caricaturiste Grandville pour la dimension spirituelle ou l’imagination que ces tableaux faisaient naître en lui. Tout comme les portraits d’Indiens de Catlin et les lithographies grotesques de son grand ami Nadar, dont les couleurs vives, crues, tranchées, et la modernité des traits ne pouvaient que lui taper dans l’œil – rappelez-vous, « le beau est toujours bizarre ».

Du plaisir de se laisser surprendre

Cultivant avec la photographie des liens ambigus à la « je t’aime – moi non plus » et sous-estimant le talent novateur de peintres tels Courbet ou Manet, Baudelaire fut-il toujours objectif dans ses commentaires ? Sûrement pas. Mais qu’importe : cette exposition n’a pas pour but de délibérer sur la qualité et la véracité des critiques baudelairiennes. Elle appelle plutôt le spectateur à se glisser dans la peau du poète et à expérimenter les évolutions et scissions au sein de l’art du XIXe siècle. Par conséquent, que l’on partage ou non ses goûts en terme d'art, chacun pourra saisir, au travers de ses yeux, une époque voyant s’éteindre les derniers feux de son romantisme. Toutefois ravivés par Baudelaire dans une salle nommée « musée de l’amour », sorte de cabinet du désir, à la fois chaste et follement érotique, célébrant paradoxalement la femme « muse » dans le quartier pigallien de la femme-objet.

Cette exposition, qui en dit long sur le temps et la personne de Charles Baudelaire, a donc « le mérite de l’inattendu », d’après la formule consacrée par le poète lui-même.

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Cette exposition fait partie de notre sélection des meilleures expositions à Paris

Écrit par
Clotilde Gaillard

Infos

Site Web de l'événement
www.vie-romantique.paris.fr
Adresse
Prix
8 €
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