Invader vous connaissez : il colore nos rues de virus en 8 bits depuis le milieu des années 1990. Et avant cela, que faisait-il ? Réponse à la galerie Le Feuvre où quatre œuvres inédites de l'artiste révèlent ses débuts mosaïques.
Trésors exhumés
Retrouvées par hasard chez un ami d'Invader qui avait quelque peu négligé leur existence – les laissant traîner dans son couloir ou se faire envahir par le lierre dans sa cour –, ces pièces originelles ont été sauvées de l'oubli et de l’usure du temps par la fameuse galerie du Faubourg Saint-Honoré. Celle-là même qui fut, de 2010 à 2015, le représentant attitré d'Invader sur le marché de l'art.
C’est donc autour de ce quatuor inédit qu’a été échafaudée l’exposition ‘Masterpieces’. Une poignée de « chefs-d’œuvre » qui nous en apprennent beaucoup sur la naissance d'un style et le développement d'une idée qui devient véritable identité. Que ce soit ‘Aslan Naked’ ou la voiture de Starky et Hutch, ils diffusent dans l’espace l’émotion des premiers essais artistiques. Faits de dizaines ou de milliers de petits carreaux disparates, ils sont d’authentiques objets de recup’ rappelant qu'avant la gloire, l'art est le fruit d'années de débrouillardise et de galère. De même qu’ils démontrent que les plus belles pièces s’inspirent souvent de sujets sans prétention. La preuve : ce sont les programmes de Canal Plus, à l'époque où le cryptage était pixelisé, qui ont modelé l’art d’Invader !
Comparatifs d’hier à aujourd’hui
Mais faire une expo avec seulement quatre productions, même uniques et monumentales en ce qui concerne ‘La Route’, cela paraît un peu léger. Par conséquent, la galerie Le Feuvre a pioché dans ses collections pour trouver de quoi alimenter sa centaine de mètres carrés.
On trouve alors, présentées en regard, des créations plus récentes de l'artiste, d’un skate de sa période rubicubiste à des microcéramiques rares et même d’un gaufrier très spatial. Des œuvres contemporaines influencées par la pop culture, plus ou moins surprenantes et également visibles au Musée en Herbe, qui rehaussent le charme artisanal des vestiges antiques d’Invader. Et nous font prendre du recul sur son impressionnante carrière, au propre comme au figuré puisque bon nombre de tableaux s’admirent de loin. D’ailleurs, c’est bien la première fois qu’une expo se voit mieux au travers de l’écran de son téléphone portable !
Toutes les meilleures expos de Paris (dont 'Masterpieces' fait partie) sont à retrouver ici. De même que l'essentiel des expos gratuites.