À ne pas confondre avec le minimalisme actuel, l’art minimal est un mouvement né au début des années 1960 qui questionne le statut même de l’œuvre d’art. Son influence perdure, comme en témoignent plus d’une centaine de pièces de 52 artistes, dont certains encore en activité, exposées dans les différents espaces du musée.
Conçu pour abriter la collection d’art de François Pinault, le musée de la Bourse de Commerce – Pinault Collection explore, avec Minimal, une facette essentielle de cette passion. « Pour la première fois, je lève le voile sur la part intime de ma collection. C’est le souffle qui m’accompagne depuis plus de cinquante ans », confie le collectionneur.
Hormis quelques salles dédiées, l’exploration du minimal se déploie en sept sections thématiques qui révèlent à la fois les préoccupations communes et la diversité d’artistes venus de contextes, d’époques et de zones géographiques variés. Qu’il s’agisse de matière, de forme ou d’interaction avec la lumière et l’espace, chaque approche trouve sa place dans le bâtiment restauré par Tadao Ando, propice à une déambulation paisible et sereine.
Une sensation qui culmine dans la Rotonde, habitée par les sculptures organiques de Meg Webster – déjà stars d’Instagram. Si le dispositif reste minimal, l’effet, lui, est maximal, comme avec Ttéia 1, C de Lygia Pape, à qui la Collection Pinault consacre sa première expo en France. Grâce à des explications claires, on saisit la démarche des artistes et on repart à la fois ébloui et plus savant. Et puis comme l’a rappelé le commissaire lors du vernissage, la beauté et la radicalité des œuvres présentées offrent un contrepoint au désordre et au tumulte du monde – hier comme aujourd’hui.

