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Sérénissime! Venise en fête, de Tiepolo à Guardi

  • Art, Peinture
  • 3 sur 5 étoiles
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Le musée Cognacq-Jay vous embarque sur sa gondole jusqu'à la Cité des Doges.

Alors que le Carnaval de Venise battait encore son plein, le musée Cognacq-Jay inaugurait ‘Sérénissime !’ le 25 février dernier. Une exposition prenant justement pour thème les somptueuses festivités vénitiennes, à l’époque du XVIIIe siècle. 

L’écrin idéal 

Entre les tableaux monumentaux signés Canaletto, véritables photographies fourmillant d’authentiques détails historiques, les dessins à la plume de Pietro Longhi et les portraits rococo de Giambattista Tiepolo, le visiteur plonge dans le Grand Canal au temps de la République Sérénissime. Une période qui marqua l’âge d’or de la culture italienne, des théâtres fastueux comme le San Samuele à la Commedia dell’Arte populaire, garantie par une certaine stabilité politique et économique. Cette exposition ne pouvait donc avoir meilleur écrin que les dorures et les boiseries ouvragées de l’Hôtel de Donon.

Témoignages pittoresques d’une ère bénie où Venise faisait figure d’enfant gâtée au sein de la vieille Europe – qui l’avait d’ailleurs à la « botte » –, les chefs-d’œuvre qui s’exposent renvoient l’image un peu clichée du Carnaval tel que l’on se l’imagine. Epicurien, coloré, fantasque et fascinant, grandiose et pimpant (voire pompeux), il tracte dans son sillon des êtres stéréotypés et caricaturaux (mais n’est-ce pas le propre du carnaval ?). Derrière les peintures de Francesco Guardi ou les toiles de Longhi transparaît toutefois la noirceur sous-jacente de la vie quotidienne vénitienne. Du ‘Charlatan’ à la foule se faisant repousser par des bâtons dans ‘Le Doge porté sur la place Saint-Marc’, la maîtrise créative et l’exotisme côtoient alors douloureusement la mascarade, les inégalités sociales et les faux-semblants.

Bas les masques !

Qu’on se le dise néanmoins : si on reste subjugué par la beauté des œuvres rassemblées, on regrette qu’il y en ait trop peu et que le genre pictural soit tant représenté. Hormis deux costumes typiques – une bauta et une gnaga – placés au milieu de la salle consacrée au peintre Boucher ainsi que quelques ouvrages, ‘Sérénissime’ ne regroupe que des tableaux. D’ailleurs, ceux-ci s’intègrent si parfaitement aux collections permanentes du musée qu’il est difficile de ne pas les confondre : une dilution qui s’ajoute à notre déception. Sans oublier le manque de fougue et de fantaisie carnavalesque qu’on pouvait attendre d’une exposition pourtant centrée sur ce sujet.

Mais ne dénigrons pas complétement ‘Sérénissime’ qui vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour les animations annexes qui y sont proposées, pour les juniors notamment. Du miroir sans tain ludique devant et derrière lequel jouer à se déguiser au photomaton offrant de se faire tirer le portrait comme un modèle de Longhi, et des concerts d’opéra aux projections de films de Fellini et consorts, toute la famille pourra se gondoler autant qu’il lui plaira. 

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Écrit par
Clotilde Gaillard

Infos

Adresse
Prix
7 € l'entrée des expos temporaires
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