Le néon rouge qui inonde la rue et l’intérieur d’une lumière de quartier chaud pourrait laisser à penser un lieu canaille, polyphénolé-olé. Mais non. Augustin Marchand, taulier à tablier et modèle d’aptonyme, a ouvert une bien sage cave, réservée aux hédonistes imposables et bien coiffés, très à l’image du quartier. La poignée de tables en travertin permet d’en loger une douzaine sur fond jazzy, entre les monceaux de bouteilles, les poutres apparentes et la machine à trancher.
Ici, pas vraiment de carte des vins (trop de références, partout !), il faut donc s’en remettre au patron qui va vous aiguiller sereinement entre ses top canons. Il confesse volontiers une passion dévorante pour le piémont (puissant barbaresco de Cascina Roccalini à 65 €) et les juras (taquin Trousseau d’Éric Goypieron à 45 €), mais il vous trouvera toujours la quille pour vos papilles, du gentil bio au nature hardcore. On s’est laissé séduire par un brouilly domaine de la Grand'Cour de Jean-Louis Dutraive (47 €), léger, mais aiguisé.
Pour accompagner ces nectars, l’ardoise propose des petites assiettes simples et bonnes à base de produits sourcés au sud de la ligne du partage des eaux, mais à des prix qui font tousser : petite terrine de campagne à 15 € ; boule de burrata, champignons mandolinés et noisettes torréfiées à 18 € (36 € si on râpe de la truffe dessus !!!) ou potimarron rôti à 16 €… Voilà donc une adresse à faire en tête-à-tête pour fêter votre accession à la propriété plutôt que la reformation des Poutouyoutou, votre groupe punk-rock du lycée.
