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Ingrid Bergman à la Cinémathèque française, du 24 juin au 2 août 2015

Écrit par
Alexandre Prouvèze
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Retour sur la carrière d'Ingrid Bergman (1915-1982), à l'occasion de la rétrospective que lui consacre cet été la Cinémathèque française.

Née il y a un siècle, d'une mère allemande (qui meurt alors que sa fille n'a que 3 ans) et d'un père suédois qui l'élève jusqu'à sa mort une dizaine d'années plus tard, Ingrid Bergman passe son adolescence chez ses oncles et tantes. C'est vers la vingtaine qu'elle débute au cinéma à Stockholm, où elle est bientôt remarquée par le producteur de George Cukor, David O. Selznick, dans le film 'Intermezzo' de Gustaf Molander, dont Selznick décide de produire un remake américain avec son actrice d'origine. Dès sa sortie, celui-ci fera d'Ingrid Bergman une véritable star à Hollywood.

En 1942, 'Casablanca' de Michael Curtiz l'immortalise aux côtés d'Humphrey Bogart, dans un rôle qui restera sans doute son plus célèbre, et lui assure une célébrité internationale dans l'un des plus grands films romantiques de l'histoire du cinéma.

Actrice-fétiche d'Alfred Hitchcock, sous la direction duquel elle tourne 'La Maison du docteur Edwardes', 'Les Enchaînés' et 'Les Amants du Capricorne', Ingrid Bergman resplendit à cette époque dans d'imposants films noirs, avec des rôles de femmes fragiles, souvent instables, à l'image de celle qu'elle incarne dans 'Hantise' ('Gaslight' en VO) de George Cukor en 1944, pour lequel elle reçoit le premier des trois Oscars qui lui seront décernés au cours de sa carrière.

En 1948, après avoir été époustouflée par 'Rome, ville ouverte' du maître du néoréalisme Roberto Rossellini, Ingrid Bergman adresse ces mots au cinéaste italien : « Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que ti amo, alors je suis prête à venir faire un film avec vous. » Coup de tonnerre à Hollywood : abandonnant son mari Petter Lindström, et leur fille d'une dizaine d'années, Ingrid Bergman part bientôt tourner et vivre avec Rossellini, sans même vraiment attendre d'être divorcée. Inutile de préciser que l'Amérique puritaine lui en voudra un bon petit moment.

Marié en 1950, le couple mythique Bergman-Rossellini aura trois enfants et collaborera sur cinq films parmi les plus remarquables associés au néoréalisme italien : 'Stromboli', 'Europe 51', 'La Peur', 'Jeanne au bûcher' et, surtout, le très novateur 'Voyage en Italie', qui fascinera pour longtemps les Français de la Nouvelle Vague - en particulier Jean-Luc Godard et Jacques Rivette.

Divorcée de Rossellini en 1957, Ingrid Bergman retourne à Hollywood et remporte à nouveau l'Oscar de la meilleure actrice pour 'Anastasia' d'Anatole Litvak. Tournant alors au rythme de croisière d'un film tous les deux ou trois ans, l'actrice reçoit un nouvel Oscar (meilleure actrice dans un second rôle) et un Golden Globe en 1974 pour 'Le Crime de l'Orient-Express' de Sidney Lumet.

Mais c'est surtout son ultime film, 'Sonate d'automne', qu'elle tourne en 1978 sous la direction de son compatriote et homonyme Ingmar Bergman, qui lui offre l'un des rôles les plus intenses et impressionnants de sa carrière. Metteur en scène des gouffres de l'intime, le cinéaste attribue en effet à l'actrice, non sans un soupçon de perversion, le rôle d'une pianiste carriériste, ayant abandonné sa fille et son mari pour aller au bout de son art : un thème qui résonne autant avec la biographie de réalisateur qu'avec celle de l'actrice, pour un film qui reste l'un des meilleurs de leurs filmographies respectives.

Le 29 août 1982, jour de son 67e anniversaire, Ingrid Bergman meurt à Londres, des suites d'un cancer du sein. Plus de 30 ans plus tard, elle demeure sans conteste l'une des actrices les plus mythiques du XXe siècle.

>>>> Rétrospective Ingrid Bergman à la Cinémathèque française, 51 Rue de Bercy, Paris 12e
>>>> Du 24 juin au 2 août 2015

Voir la programmation détaillée sur le site de la Cinémathèque.

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