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Nous sommes allés voir 'Kong : Skull Island' en 4DX : notre avis sur le film et la nouvelle technologie

Écrit par
Malo Barrette
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La 4DX arrive en France avec grand fracas. Ouverte le 19 mars au Pathé La Villette, cette salle d'un nouveau genre est à la croisée du cinéma et des montagnes russes. Des mécanismes présents dans les sièges et sur les murs envoient des secousses dans le dos, brassent de l'air, projettent des gouttelettes d'eau... le tout synchronisé avec l'action qui se déroule à l'écran.

Nous avons été pris aux tripes dès les bandes annonces. Un petit clip de présentation de la technologie nous fait sursauter alors que les sièges se mettent à bouger. Le film commence et des vibrations nous chatouillent le dos à la simple apparition des logos. Ça s'annonce fort...

'Kong : Skull Island' est un véritable nanar décomplexé. Prenez 'Jurassic Park', 'Avatar' et 'Full Metal Jacket'. Mixez. Ajoutez plusieurs doses d'ironie, un contexte de guerre du Vietnam et quelques allusions au film 'King Kong' original. Voilà un film de monstres qui réussit là où 'Jurassic World' a échoué. Le long métrage est encore plus cliché, bien plus dantesque, mais finalement empli d'une véritable auto-dérision qui nous fait oublier toute considération sur la logique du film ou sur la franchise Godzilla vs King Kong en préparation. Le film tire très bien parti de la taille colossale du singe (30 mètres de haut quand même !) avec des panoramas léchés et des effets spéciaux aux petits oignons. On oubliera même la performance de Samuel L. Jackson dans le rôle de Samuel L. Jackson qui frôle le désagréable.

« Think I'll lose my mind if I don't find something to pacify ! »

Le film nous lance dans une succession de scènes de combat entre et contre les monstres. A la manière d'un film d'horreur, les personnages-fonctions tous plus stéréotypés les uns que les autres meurent un à un. Les hommes, qui viennent en conquérants, sont vite remis à leur place dans cet éco-système sauvage : celle de la proie.

Le réalisateur Jordan Vogt-Roberts atteint son pic d'ironie lorsqu'il filme les lunettes de soleil d'un soldat américain au rictus insupportable dans lesquelles se reflète un largage de bombes au-dessus de la jungle. Et la musique jouée en arrière-plan ? Le morceau "Paranoïd" (1970) de Black Sabbath, groupe opposé à la guerre du Vietnam. L'armée américaine est à plusieurs reprises critiquée durant le film, qui s'engage tour à tour contre les guerres du passé et la politique actuelle du pays. Le film serait-il moins vide de sens que ce que l'on a pu en dire ? On ose l'espérer ! 

Capture de la bande annonce du film 'Kong : Skull Island'

Alors, qu'apporte la 4DX ? Une chose est sûre, nous sommes ressorti beaucoup plus essoufflé qu'après une séance normale. Les sièges, au cœur de l'expérience 4DX, sont certainement la composante la plus importante de cette technologie. Grâce à leurs mouvements de bascule et aux vibrations dans le dossier, une vraie tension s'installe et nous rend tout fébrile. Plus réceptif aux divers rebondissements, ballotté par les scènes de combat gargantuesques, nous sommes complètement immergé et impliqué dans la trame de l'histoire malgré un scénario, il faut le dire, très bateau. Petit bémol cependant : les mouvements sont parfois trop puissants. A certaines occasions, ils prennent le pas sur ce qui se passe à l'écran et produisent l'effet inverse de celui recherché.

Le reste de la salle, assez accessoire

Les autres mécanismes apportent beaucoup moins à l'expérience, à part peut-être les ventilateurs - très bruyants malheureusement - qui simulent vents et tempêtes. Projetées en direction du visage ou au-dessus de nos têtes pour simuler la pluie, les gouttelettes d'eau sont rares, mais leur effet est assez réussi. Les projections d'air simulent la vitesse et l'air brassé par les monstres. Les jets d'air comprimé au niveau des oreilles sont un poil trop utilisés, ce qui atténue leur effet quand une balle vient vraiment passer à quelques centimètres de nous.

Pour ce qui est des odeurs, autant dire que ça ne marche pas : je me suis pris à humer l'air frénétiquement lorsque, dans le clip de présentation, l'un des personnages lâche un pet... Un poil gênant pour finalement ne rien sentir du tout. Sans demander à ce que la salle se remplisse d'une odeur d'œuf pourri, on aurait souhaité un peu plus qu'une exhalaison artificielle sans grand intérêt.

Pour conclure, la 4DX est une très bonne expérience qui permet d'appréhender le cinéma d'une autre manière. Avis, donc, aux amateurs de sensations fortes qui aiment être ballottés. Il vous faudra cependant débourser 20 € par séance et vous armer de patience : victime de son succès, l'unique salle 4DX de France affiche complet plusieurs jours à l'avance. Pensez donc à réserver votre billet. Ah, et si vous êtes comme moi, il vous reste encore une question en tête : avec ces sièges qui bougent, pourrai-je toujours manger mon pop-corn tranquillement ? La réponse est bien sûr... oui, bien heureusement !

 

 

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