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Le Relais Plaza

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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Que vaut vraiment (vraiment) la cuisine de Jean Imbert à la brasserie du Plaza Athénée ?

Depuis quelques semaines, le Foodistan tout entier ne parle que de ça : l’arrivée sous les ors du Plaza Athénée de Jean Imbert, cuisinier hirsute et audimatique qui claque la bise à Pharrell Williams, suivi sur Instagram par l’équivalent de la population de Toulouse. Un choc culturel pour le très racé Plaza, palace de l’avenue Montaigne, qui voyait Alain Ducasse se faire limoger comme la vieille porcelaine ; et le gratin de la critique gastronomique de pousser les hauts cris en sortant la sulfateuse de concert contre Imbert, avant même que ce dernier n’ait eu le temps de dire “bon appétit"... Face à tant de dureté, nous aussi on a voulu se faire notre idée sur ce que vaut vraiment (mais alors vraiment vraiment) la cuisine du Martyre Jean. 

Ce midi-là, on arrive plutôt bien disposés, mus par une sympathie congénitale à l’égard des outsiders, même les plus médiatiques. On se sent d’humeur à se laisser charmer parmi le scintillant décor Art Déco du Relais Plaza, la brasserie relax-rolex du gastro trois étoiles voisin — dont la réouverture est pour bientôt. Un tour de chauffe pour Imbert donc, avec une cuisine casanière (mais de foyer qui paierait l’ISF) reproduisant des éléments de feu son resto de grand-mère. Premier constat : aucune surprise, point de folie sur une carte sage comme une image.

On table sur la sucrine (un plat phare du chef) braisée au feu de bois, avec ses pellicules de parmesan, jonchée de quelques croûtons mous du genou et d’une sauce qui voulut être César mais ne fut que Pompée (14€, ok mais sans plus). Puis on entre dans le kif du sujet avec les quatre langoustines (taille monstre du Loch Ness, 46€) symétriques et apprêtées comme un quatuor olympique de natation synchronisée, sur le point de plonger dans l’abondante mayo, les têtes gratinées à la sauce thermidor (cette béchamel améliorée par Escoffier). Ça oui, on y laisse un rein avec le sourire. Puis arrivent les plats : un tartare servi “à votre table” (pas à celle du voisin, ouf), un tartare du genre ramenard car on le prépare minute devant nous mais qui se révèle d’une quelconquitude désarmante (34 €). En sus, on fait un sort à un beau volume de turbot rôti à la grenobloise et ses blettes, exécuté sans heurts, sans reproches mais sans magie. Pour le dessert, on cuillère avec entrain deux pots, l’un de crème choco à qui on laisserait volontiers son 06, l’autre de crème caramel bien sous tout rapport.

On demande l’addition, l’échine traversée par un courant froid en imaginant combien on va nous facturer le verre de “rouge léger” (je cite) que l’on a accepté sans vérifier le prix, pour voir comment la maison joue ce genre de coup. Un gevrey-chambertin 2018 de chez René Bouvier. On baisse les yeux sur la note et… “34€ le verre de rouge?! Vous auriez pu prévenir!!”. La réponse à notre question arrive inopinément à nos oreilles en forme de petit coup gueule depuis la table voisine, où trois amies dans la même situation que nous font remarquer à qui les a servi que 34€ pour un “rouge léger” qui avance masqué (le plus cher de la liste), c’est abusé et que ce n’est pas très léger pour le portefeuille... Conclusion ? Un dej bif bof (pour citer Aristote) qui, à ce prix-là, ne vaut pas le déplacement mais ne mérite pas non plus l’opprobre. La suite au gastro. 

Écrit par
Edgar Montès

Infos

Adresse
Hôtel Plaza Athénée
21, av. Montaigne
Paris
75008
Heures d'ouverture
Tous les jours de midi 15 à 14h puis de 19h30 à 22h30
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