Pour qui ? Ceux qui veulent enfin découvrir un vrai bon libanais
Boire quoi ? Un Tannourine Les Alpes à base d'arak, eau-de-vie au goût d'anis
Après avoir arrosé le Tout-Paris germanopratin, Thomas Codsi (Castor Club, Le Reflet) prend ses shakers et ses claques et jumpe de l’autre côté de la rive. Cap sur le bouillonnant 10e arrondissement ! Le bonhomme y amarre sur 50m2 une bonne dose de Litani spirit, ce fleuve aux confins de la Beeka et du sud du Liban. Côté déco, on s’y croirait (tapisseries orientales aux murs, porcelaines vintage et nappes en acrylique). Côté glouglou, encore plus, avec une dizaine de cocktails (12 €) qui sentent bon le pays du Cèdre. Comme ce très anisé et ultra rafraîchissant Tannourine Les Alpes (arak, dry vermouth, gentiane, citron vert, concombre, menthe tonic). Ou ce litanique Ramène ta mule (gin, eau de noix, mélasse et jus de grenade, citron vert, ginger beer) qui semble invoquer les dieux de la mixologie.
Surprise, surprise : le zigue devient carrément toqué et enfile même son tablier. Avec l’aide de la cheffe syrienne Randa Alsibai, il balance son lot de mini-mezzes (entre 6 et 9 €) et de plats renversants (12 à 14 €). Attention, petites portions oblige, l'addition grimpe vite. Ce soir-là, on a fait péter le bouton : goûtu moutabal (caviar d’aubergine, crème de sésame, yaourt), foul (haricot égyptien, ail, persil) comme chez maman, et onctueux houmous où tremper sa pita. Surtout, on boulotte le duo de superstar : kebbeh mechwiyye bien gras comme on aime, cachant son délice d’agneau à l’intérieur, et qu’on vous conseille de bien mélanger avec la salade de choux acidulé. Et roboratif fatteh et son tourbillon de pain frit, pois chiches, langue d’agneau fondante et sauce yaourt. Plus de place pour le dessert ? Pas grave, notre avis est déjà fait : dans une ville boudée en bonnes adresses libanaises, Litani hisse bien haut le drapeau du bon goût.
