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Les 11 expositions qui vont marquer le printemps 2025 à Paris

Avec une expo blockbuster sur David Hockney, le Paris d’Agnès Varda, une curation de luxe de Pharrell Williams ou une célébration des banlieues. Le printemps 2025 s'annonce très fertile sur les cimaises parisiennes.

Écrit par
Rémi Morvan
,
Antoine Besse
et
Alix Leridon
David Hockney, Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), 1972
David Hockney, Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), 1972 © David Hockney
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Le soleil est de retour (mais conserve son statut d’intermittent), les Parisiens sortent la tête de leur couette et les musées célèbrent tous en même temps (ou presque) l’arrivée du printemps. Et avec les 11 nouvelles expos de ce cru 2025, il y en a pour tous les goûts et pour tous les scénarios météo ! Au cartel ? Une expo blockbuster sur David Hockney à la Fondation Louis Vuitton, le Paris d’Agnès Varda, une curation de luxe de Pharrell Williams, une célébration des banlieues et une chasse aux trésors gazaouis ! 

David Hockney, à la Fondation Louis Vuitton

Huit ans (déjà) après le succès retentissant de l’exposition au Centre Pompidou, c’est au tour de l’institution située dans le bois de Boulogne de célébrer en longueur et en largeur l’œuvre de l’artiste anglais David Hockney avec une exposition dont nous pouvons vous confirmer qu’elle se tiendra du mercredi 9 avril au lundi 1er septembre 2025. En ce qui concerne le contenu, d’après Beaux-Arts Magazine, la rétrospective devrait se concentrer sur les vingt-cinq dernières années de création de Hockney. L’exposition devrait donc présenter aussi bien des peintures que des créations digitales, avec un accent particulier sur la Normandie – où il réside depuis 2019 – mais également des œuvres évoquant le Grand Canyon ou le Yorkshire. Et pour les aficionados de culte et de chlore, sachez que les toiles A Bigger Splash et Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), respectivement peintes en 1967 et 1972, seront toutes les deux présentes. Bonne plongée !

Quand ? Du mercredi 9 avril au lundi 1er septembre 2025.
Où ? Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16e.

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Agnès Varda, de-ci, de-là, au musée Carnavalet

On entend d’ici la clameur montant de la rue Daguerre. L’an prochain, le musée Carnavalet honorera Agnès Varda, reine éternelle de cette artère du 14e, avec une expo dont le ferment se situera dans la cour-atelier de sa maison rose, plantée au 88. Une cour qui aura été, pendant plus de soixante ans, le laboratoire créatif et la base arrière de l’exploration de la rue et de la ville par la cinéaste. Avec une base de 130 clichés en partie inédits, mais aussi d’extraits de films, d’objets lui ayant appartenu ou de sculptures provenant des archives de sa boîte de prod Ciné-Tamaris, on sera bringuebalés entre sa première expo dans la cour en 1954, ses prépas pour ses classiques (Cléo de 5 à 7 ou Daguerréotypes), jusqu’aux derniers temps où la cour redevint jardin.

Quand ? du mercredi 9 avril au dimanche 24 août 2025.
Où ? musée Carnavalet, 16 rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e.

Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là
© 2008 Ciné-Tamaris

Banlieues chéries, au musée de l’Histoire de l’immigration

Honnie sur les plateaux télé, la banlieue est célébrée dans les musées. Dans le sillage de l’expo Trésors de banlieues à Gennevilliers, le Musée de l’Histoire de l’Immigration a annoncé la tenue, du 11 avril au 17 août, sur ses cimaises, de la rétrospective Banlieues chéries. À l’aide de 200 documents d’archives (photos, témoignages, peintures, design…), il s’agira de montrer les banlieues sans fard et sans fantasme, notamment à travers le regard de celles et ceux qui y vivent, tout en pointant leur rôle pionnier d’un point de vue architectural et leur pouvoir d’attraction pour les artistes – coucou les grands ensembles, Monet ou Doisneau. Des banlieues, terres d’accueil des diasporas du monde entier, qui, depuis des décennies, portent en elles les engagements politiques pour plus de droits et d’égalité. Très bons points : la mention d’un bureau de presse pour mettre en avant des médias comme le Bondy Blog et des événements hors les murs, directement en banlieue.

Quand ? du 11 avril au 17 août 2025.
Où ? 293 avenue Daumesnil, Paris 12e.

Trésors sauvés de Gaza – 5 000 ans d’histoire, à l’Institut du monde arabe

Meurtrie par quinze mois de bombardements, la Bande de Gaza commence à revivre. Une guerre qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et détruit un inestimable patrimoine culturel, dont les premières occurrences remontent à 5 000 ans. Une richesse qui fera l’objet d’une expo primordiale, organisée du 3 avril au 2 novembre à l’Institut du Monde Arabe. Au cartel, 130 chefs-d’œuvre issus du fonds refuge de 529 pièces archéologiques collectées par le Musée d’Art et d’Histoire de Genève, appartenant à l’Autorité nationale palestinienne. À l’intérieur, des amphores, des statuettes, des stèles funéraires ou encore des mosaïques racontent la richesse matérielle et immatérielle de Gaza et son rôle de carrefour des civilisations depuis 5 000 ans.

Quand ? du 3 avril au 2 novembre 2025.
Où ? 1 rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5e.

Paris Noir, au Centre Pompidou

Parmi les dernières expositions précédant la fermeture de Beaubourg, c’est celle qui nous fait le plus de l’œil. Du 19 mars au 30 juin 2025, Pompidou présentera Paris Noir, célébrant les œuvres de 150 artistes afro-descendants dans le Paris arty de la seconde moitié du 20ᵉ siècle. À travers cette rétrospective, qui explorera moult courants artistiques (surréalisme, abstraction afro-atlantique, figuration libre…), l’institution tentera de questionner la prise de conscience identitaire de ces artistes, leurs désirs d’émancipation, mais aussi leur rôle clé dans la « redéfinition des modernités et postmodernités ». À voir également : cinq installations, et autant de regards contemporains sur le sujet, réalisées spécialement pour l’expo par les artistes Bili Bidjocka, Valérie John, Nathalie Leroy Fiévée, Jay Ramier et Shuck One.

Quand ? Du 19 mars au 30 juin 2025
Où ? Centre Pompidou, rue Saint-Martin, Paris 4ᵉ.

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Paris noir
Gerard Sekoto, « Self-portrait », 1947 - The Kilbourn Collection - © Estate of Gerard Sekoto/Adagp, Paris, 2025 - Photo © Jacopo Salvi

Le mystère Cléopâtre, à l’Institut du monde arabe

Elle a beau afficher plus de 2 000 ans à l’état civil, Cléopâtre ne cesse de fasciner. Un processus de mythification que va tenter de décrypter l’Institut du Monde Arabe avec l’expo Le Mystère Cléopâtre, prévue du 11 juin 2025 au 11 janvier 2026. Une rétrospective qui recensera les connaissances historiques sur le sujet – spoiler : il y en a très peu –, évoquera la figure de Cléopâtre dans la culture, tout en analysant l’évolution de sa perception dans l’imaginaire collectif, d’une figure féminine objectivée à celle d’une femme libre.

Quand ? du 11 juin 2025 au 11 janvier 2026.
Où ? 1 rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris 5e.

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Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten, au Grand Palais

2025 marque aussi le lancement (progressif) des travaux au Centre Pompidou, qui va fermer pour cinq ans. Pas de panique : l’âme du musée continuera de vivre ailleurs, notamment au Grand Palais, à travers différentes expos en coproduction. À commencer par une riche rétrospective autour du couple Niki de Saint Phalle - Jean Tinguely, vue à travers le prisme du premier directeur du Centre Pompidou, Pontus Hultén. Entre histoire d’amour et histoire de l’art, l’expo présentera des œuvres emblématiques des deux artistes pendant plus de six mois.  

Quand ? du 6 juin 2025 au 4 janvier 2026
Où ? Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, Paris 8e.

Robert Doisneau, Instants donnés, au musée Maillol

Avec son Baiser de l’Hôtel de Ville, Robert Doisneau restera à jamais (s)maqué à la ville de Paris. Et pourtant, voilà huit ans – depuis l’expo Doisneau et la musique à la Philharmonie – que le photographe n’a pas été vu sur des cimaises parisiennes. Un manque qui sera réparé l’an prochain par le musée Maillol, qui lui consacrera une rétrospective du 17 avril au 12 octobre, avec 250 clichés en noir et blanc et en couleur, issus de sa (sacrée) collec’ de 450 000 photos. Ce qu’on va y zieuter ? La banlieue parisienne des années 1930 (il est né à Gentilly), les ateliers d’artistes dans lesquels il découvre (comme par hasard) l’œuvre de Maillol, ou encore le milieu de la mode de l’après-guerre. Bécot, Doisneau, pour cette expo.

Quand ? Du 17 avril au 12 octobre 2025
Où ? Musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, Paris 7ᵉ.

FEMMES, à la Galerie Perrotin

Avec cette expo, la quatrième chez Perrotin, Pharrell va rendre hommage aux artistes questionnant les notions d’identité et de féminité qui l’inspirent. Ça donne un panel tendance piste aux étoiles d’une quarantaine d’artistes, tous genres et générations confondus, issus en grande majorité des diasporas africaines et afro-descendantes. Ce sera l’occasion de voir (à l’œil) les peintures géométriques célébrant la culture Ndebele (un peuple vivant en Afrique du Sud) de Dr Esther Mahlangu ; les œuvres mêlant sérigraphie et tissage de la Kényane Jess Atieno ; les sculptures en terre cuite de l’icône sénégalaise Seyni Awa Camara ; les photos de la star ghanéenne Prince Gyasi ; celles du très modeux Gabriel Moses ; les toiles représentant des figures féminines à l’aide de peinture et de tissus de l’Américaine Tschabalala Self ; ou encore les singulières pièces de Kennedy Yanko, réalisées à base de toiles ayant une texture de peau servant à recouvrir des matériaux. Enfin, on sera aussi très happy de revoir le travail de l’activiste visuel·le sud-africain·e Zanele Muholi, deux ans après son triomphe à la MEP.

Quand ? du 20 mars au 19 avril 2025.
Où ? 76 rue de Turenne, Paris 3e.

Dans le flou, une autre vision de l’art de 1945 à nos jours, au musée de l'Orangerie

Pour la première fois, l'Orangerie fait le point sur le flou. En partant de ses racines esthétiques – Monet, sa maladie des yeux et ses Nymphéas nébuleux –, cette exposition thématique fait dialoguer œuvres picturales, vidéos, photographies et installations pour montrer l'importance du flou, du confus, de l'incertain dans la création contemporaine. En créant une distance bienvenue avec la réalité, le flou permet de réinterpréter un monde où les certitudes s’érodent.

Quand ? du 30 avril au 18 août 2025
Où ? musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, Paris 1er.

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