Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche

Anita Molinero. Extrudia

  • Art, Sculpture
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
  1. Anita Molinero
    © Anita Molinero, ADAGP, Paris, 2022. Photo - Yann Gachet
  2. Anita Molinero
    Adagp, Paris, 2022. Photographe / Romain Moncet
  3. Anita Molinero
    © André Morin pour le Consortium Museum. © ADAGP, Paris, 2022
  4. Anita Molinero
    © ADAGP, Paris, 2022 / Cnap. Photo - Laurent Lecat
Publicité

Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Installations monumentales, jeu hypnotique des matières, couleurs bariolées : la sculptrice punk fête l’apocalypse en mettant les petits plats dans les grands.

Chaud devant ! Torsion, combustion, brûlure… Mais qui peut bien être l’auteur de cette torture infligée à un objet aussi usuel (et innocent) qu’une poubelle ? Anita Molinero, aka la reine de « l’art du feu », pardi ! À bientôt 70 ans, cette fille d’anarchiste aux affinités punk cultive toujours un geste radical : arracher des biens industriels aux déchèteries auxquels ils appartiennent pour leur offrir une « seconde vie ». Renaissance tourmentée, née d’un coup de chalumeau ou de lance-flamme… Pour un résultat aux notes monstrueuses qui flirte avec une esthétique SF 100 % assumée, et dont Extrudia offre d’éclatants exemples à travers la réunion d’une quarantaine d’œuvres d’Anita, retraçant l’ensemble de son parcours depuis les années 80 à nos jours.

Il y a tout d’abord L’Irremplaçable expérience de l’explosion de Smoby, l’étrange cabane en plastique d’enfant qui nous accueille à l’entrée de l’expo. Ses boursouflures, meurtrissures et protubérances l’attestent : une bombe est passée par là. Ailleurs dans l’exposition, c’est une poubelle éventrée, des visages de mannequins en fusion quasi magmatique ou de simples morceaux de polystyrène extrudé – le matériau de cœur d’Anita – fondus qui disent et racontent la fin d’un monde en surchauffe. 

Entre les murs du MAM, les teintes sont orangées (l’eau se fait rare), et quelques rebuts de notre société de consommation (casques de coiffure, plots de chantier…) ont mué en figures mutantes qu’on n’aurait pas été étonné de croiser dans un jeu vidéo post-guerre nucléaire. Coup de maître pour Anita, qui déploie ici avec une jubilation évidente les ressorts de son imaginaire apocalyptique, peuplé de textures fascinantes – entre l’éboulis et l’écoulement –, de couleurs chatoyantes, de créatures impossibles. Bref, d’une beauté sauvage dont on n’est pas près de se remettre.

Écrit par
Antonin Gratien

Infos

Adresse
Prix
De 9 à 11 €
Heures d'ouverture
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Nocturne jusqu'à 21h30 le jeudi.
Publicité
Vous aimerez aussi
Vous aimerez aussi