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Basquiat x Warhol. A quatre mains

  • Art
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
  1. Projet d'exposition Basquiat - Warhol
    © Fondation Louis Vuitton
  2. Basquiat
    © Estate of Jean-Michel Basquiat Licensed by Artestar, New York © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2022
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Après lui avoir consacré une immense rétrospective en 2018, la Fondation Vuitton réitère avec ce qui s’annonce comme l’expo blockbuster de l’année.

En 1984, Warhol, alors figure déclinante du monde de l’art, rencontre Basquiat, chouchou du Tout-New York. Les deux compères décident de s’associer et créent ensemble un corpus d’environ 160 toiles en un an, où les traits acerbes du jeune peintre dynamitent l’univers publicitaire du cinquantenaire. Fiers de leur travail, les artistes ne s’attendaient pas à se faire démonter par la critique, qui qualifie vite Basquiat de “mascotte d’Andy Warhol”, précipitant la fin de cette relation fusionnelle.

Alors que, simultanément, la Philharmonie s’intéresse au rapport de Basquiat à la musique, la Fondation Louis Vuitton s’attaque à une période aussi courte que prolifique et signe la plus grande expo consacrée au duo avec plus de 300 œuvres et documents d'archives. Les premières œuvres à quatre mains témoignent de l’identité très marquée de l’un et de l’autre, comme dans Arm and Hammer II (1984-1985), chacune des pastilles étant clairement identifiable. Mais au fil du parcours, on peine de plus en plus à déceler qui a fait quoi. Il suffit de se poser deux minutes devant l’immense African Mask pour s’amuser à chercher l’auteur de tel ou tel élément. Une union qui fascine le monde, Keith Haring en tête, qui évoquera la “fusion de deux esprits extraordinaires qui en créent un troisième, unique et totalement distinct”. On tomberait presque dans le mystique.

Ce qui choque de prime abord, ce sont les formats, tous plus impressionnants les uns que les autres, les plus grands que les deux artistes aient jamais créés. On sent pourtant que la fondation se repose un peu sur la qualité (indéniable, certes) de ses toiles, venues pour la plupart de collections privées et donc très rarement montrées au grand public, avec un début d’expo très white cube où scéno et médiation ne sont exploitées qu’à leur minimum.

Heureusement, la deuxième partie de l’exposition vient casser la froideur des débuts et se permet même quelques excentricités en exposant des œuvres de Jenny Holzer, de Keith Haring ou de Futura 2000 pour retranscrire l’effervescence du Downtown new-yorkais des années 1980. D’autres espaces, plus intimistes, accumulent les photos d’archives où Warhol pose auprès du père de Basquiat, comme s’ils faisaient partie d’une même famille. Plus touchantes, ces dernières galeries concluent l’exposition par le tristement célèbre triptyque de Basquiat, Gravestone, peint à la suite du décès de son ami et mentor en 1987.

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard

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