

Basquiat x Warhol. A quatre mains
En 1984, Warhol, alors figure déclinante du monde de l’art, rencontre Basquiat, chouchou du Tout-New York. Les deux compères décident de s’associer et créent ensemble un corpus d’environ 160 toiles en un an, où les traits acerbes du jeune peintre dynamitent l’univers publicitaire du cinquantenaire. Fiers de leur travail, les artistes ne s’attendaient pas à se faire démonter par la critique, qui qualifie vite Basquiat de “mascotte d’Andy Warhol”, précipitant la fin de cette relation fusionnelle. Alors que, simultanément, la Philharmonie s’intéresse au rapport de Basquiat à la musique, la Fondation Louis Vuitton s’attaque à une période aussi courte que prolifique et signe la plus grande expo consacrée au duo avec plus de 300 œuvres et documents d'archives. Les premières œuvres à quatre mains témoignent de l’identité très marquée de l’un et de l’autre, comme dans Arm and Hammer II (1984-1985), chacune des pastilles étant clairement identifiable. Mais au fil du parcours, on peine de plus en plus à déceler qui a fait quoi. Il suffit de se poser deux minutes devant l’immense African Mask pour s’amuser à chercher l’auteur de tel ou tel élément. Une union qui fascine le monde, Keith Haring en tête, qui évoquera la “fusion de deux esprits extraordinaires qui en créent un troisième, unique et totalement distinct”. On tomberait presque dans le mystique. Ce qui choque de prime abord, ce sont les formats, tous plus impressionnants les uns que les autres, les plus grands que les deux artis