1. Centre Pompidou
    © Copyright The Gordon Parks Foundation. Collection Marin Karmitz, Reproduction photographique : Florian Kleinefenn
  2. Centre Pompidou Photo
    © Adagp, Paris 2023 Collection Marin Karmitz, Reproduction photographique : Florian Kleinefenn
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Critique

Corps à corps - Histoire(s) de la photographie

5 sur 5 étoiles
Au Centre Pompidou, une expo photo pantagruélique qui fera date
Zoé Terouinard
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Time Out dit

C’est la rencontre que le monde de la photo attendait : celle de l’immense fonds du Musée national d’art moderne et de la collection de Marin Karmitz, producteur, fondateur des cinémas MK2 et grand amateur de photographie. Confronter une collection publique et une privée, jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil. Pourtant, organiser ce type de dialogue avec une parité quasi totale entre les deux fonds n’avait encore jamais été tenté par un musée d’une telle envergure. Quel que soit son contenu, l’expo fera date.

Heureusement, le contenu est à la hauteur de la promesse. C’est à travers le très vaste sujet du corps que les œuvres de Beaubourg et de Marin Karmitz conversent, offrant un véritable best of de la discipline en sept sections, où la chronologie s’efface au profit d’un parcours thématique. Dans une scénographie bicolore rendant aussi bien hommage à la photographie en noir et blanc (ici très largement exposée) qu’au dialogue entre les deux collections, Corps à corps fait bien plus que ce que l’on attend d’elle. 

Si, bien évidemment, on se presse pour découvrir les chefs-d’œuvre iconiques de la photographie (oui, les Vœux d’Annette Messager côtoient, comme prévu, des tirages d’Henri Cartier-Bresson ou de Walker Evans), ils deviennent surtout intéressants lorsqu’ils sont confrontés à des clichés moins connus, qu’il s’agisse de découvertes personnelles de Marin Karmitz ou de nouvelles acquisitions du Centre Pompidou. On pense à cette série quasi abstraite Strassenbilder du jeune Lukas Hoffmann, ou à celle, engagée, de Tarrah Krajnak (Master Rituals II : Weston’s Nudes), toutes deux vues récemment à Arles. 

Cet ensemble de plus de 500 photographies et documents, à la qualité déjà indéniable, prend une tout autre dimension grâce aux différentes “manières de voir” qui sectionnent la déambulation. De la street photography au corps social en passant par l’objectivation ou l’usage du Photomaton, chaque étape du parcours est documentée juste comme il faut et laisse les œuvres, soigneusement curatées, enchanter nos yeux et faire bosser nos méninges. 

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