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Judith Joy Ross - Photographies 1978-2015

  • Art, Photographie
  • 5 sur 5 étoiles
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  1. © Judith Joy Ross
    © Judith Joy Ross, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne
  2. Judith Joy Ross
    © Judith Joy Ross, courtesy Galerie Thomas Zander, Cologne
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Pour sa première expo française, l’Américaine Judith Joy Ross pose ses valises au BAL, centre photographique branché du 18e.

Si elle est une icône de la photographie outre-Atlantique, Judith Joy Ross reste assez méconnue chez nous. Bonne nouvelle, le BAL lui consacre une magnifique expo mettant enfin en lumière le travail unique et d’une sincérité sans faille de cette artiste à part. Âgée de 76 piges, la photographe capture in situ les mille visages de l’Amérique à travers des portraits poignants dans lesquels ses sujets semblent se livrer en toute transparence. 

“Un jour, j’ai demandé à ma mère ce qu’elle faisait lorsque mes frères et moi, enfants, n’étions pas sages. Elle m’a dit qu’elle nous regardait très, très fixement – pas pour nous faire baisser les yeux, mais pour regarder jusqu’à ce qu’elle nous voie pour de bon, et comprenne qui nous étions vraiment.” Comme un héritage de son enfance, c’est dans le regard des hommes et femmes photographiées qu’elle puise toute forme de vérité. Il paraît que les yeux sont le miroir de l’âme, et le grand corpus exposé au BAL apparaît comme une invitation à apprendre à connaître les sujets. Pas juste à les regarder. 

Si tous les portraits sont réalisés dehors, on est bien loin de la street photography et des portraits à l’iPhone. Travaillant essentiellement à la chambre photographique 20x25, l’Américaine originaire de Pennsylvanie utilise des procédés de prise de vue et de tirage minutieux. Il y a de l’amour et du respect dans le boulot de Ross, que l’on retrouve par ailleurs dans la douceur de ses noirs et blancs, dont les nuances tirent parfois même vers le sépia ou le bleu. Influencée par les grands Walker Evans ou Diane Arbus, elle sublime l’ordinaire, en tire la plus pure des beautés dans une épure subtile, sans chichis. 

Parfois politiques, toujours sociales, ses photos se découvrent dans une scéno aussi sobre que le taf de l’artiste, pensée comme un parcours allant de série en série, de perso en perso. À une époque où la notion de portrait renvoie à des selfies filtrés, ça fait un bien fou de voir de vrais visages. Judith Joy Ross ne capture pas l’Amérique profonde, mais les Américains avec profondeur. Et ça fait toute la diff. 

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard

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Prix
De 5 à 7 €
Heures d'ouverture
Ouvert le mercredi, de midi à 20h. Le jeudi, de midi à 18h. Vendredi, samedi et dimanche, de midi à 19h.
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