Boulevard Paris 13
© DR / Boulevard Paris 13
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Où voir du street art de haute volée à Paris ?

Vous cherchez les meilleurs parcours de street art à Paris ? Voici notre dossier pour voir Paris sous les bombes… de peinture !

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Le promeneur parisien a eu le temps de se familiariser avec les œuvres de street art qui pullulent dans la ville ces derniers temps. Depuis une dizaine d'années, le street art parisien a beaucoup mûri, autant qu'il s'est institutionnalisé.

Des murs entiers lui sont ainsi dédiés, comme celui de la rue Henri-Noguères près du canal de l'Ourcq, un mur de la rue Oberkampf près du café La Place Verte, celui de la rue Jean-Poulmarch le long du canal Saint-Martin, un autre rue d'Aubervilliers près du 104 ou encore devant le pavillon Carré de Baudouin dans le 20e. Certes, plusieurs hauts lieux du street art parisien sont aussi menacés, comme la rue Dénoyez, mais on note une tolérance et une banalisation vis-à-vis du graffiti urbain quand il est réalisé par de grands artistes. 

Chez Time Out, on adore ça ! On a donc décidé de bourlinguer dans tout Paris à la recherche des meilleurs parcours de street art. Préparez-vous à une belle traversée sous les bombes de peinture, entre graffitis muraux de Basquiat, pochoirs de Miss.Tic, virus pixélisés par Invader et stickers clandestins collés par Clet Abraham…

NB : Certaines des œuvres présentées dans notre dossier ont pu être remplacées ; à vous de fouiner et de découvrir vos propres pépites.

19 promenades street art à Paris

Parcours du Canal de l’Ourcq

Pas de thunes pour partir à Los Angeles ? Direction le canal de l’Ourcq pour une petite balade people sous la bannière du street art. Partant de la Villette jusqu’à Sevran, le canal est un mix de street culture et d’Hollywood Boulevard grâce à l’intervention de divers artistes rendant hommage à des personnalités du cinéma, de l’art ou de la musique. Sur une dizaine de kilomètres, on découvre notamment un portrait de Marion Cotillard par BK Foxx reprenant une célèbre photographie du Studio Harcourt, un collage de Joachim Romain à Pantin rendant hommage au sculpteur local César ou une toile haute en couleur de l’actrice chinoise Fan Bingbing. Die Antwoord par Kan, Tricky par Akhine, ou Aïssa Maïga par Batsh, le talent se décline sous les bombes des artistes de rue.

Parcours street art du Boulevard 13

Ah le Boulevard 13, ce parcours de street art à l'allure de musée à ciel ouvert. A l'origine du projet ? L'alliance entre la mairie du 13e et la galerie Itinerrance, déjà derrière feu la Tour Paris 13. Autant dire des connaisseurs. En une décennie, une grosse vingtaine d'artistes sont venus jouer de la bombe sur les façades de l'arrondissement, avec à la clé une trentaine de fresques monumentales. Et ce n'est pas fini. Des noms ? Shepard Fairey, C215, Invader, Stew ou Pantonio.

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Parcours Saint Blaise

Si le 20e fait la gueule niveau musée, ses rues se rattrapent avec une pléiade d'œuvres à mater à l’air libre. Le très gros spot ? Le quartier Saint-Blaise ! Pour l’itinéraire, on vous conseille de commencer aux abords de la Petite Ceinture, rue Florian, où sur le grand mur d’enceinte, le Serpentin de Théo Haggaï côtoie des hommages au rappeur Nepal et une fresque de Kashink, la boss du quartier – dont les œuvres colorées qui mixent imaginaires slaves et mexicains (ses moustaches!) définissent presque l'identité de ce coin du 20e. Autre œuvre de cette dernière à mater à deux coups de bombes : Kashinkids, réalisée à l’aide des enfants de l’école de la rue du Clos. En filant sur la rue pavée Saint-Pavée, on est guidé par des balisettes graffées qui nous mènent jusqu’à la galerie Lithium, dont la porte est graffée par Jérôme Mesnager. La suite et fin ? Cette intervention bien plus massive de Seth représentant une échelle multicolore où trône un enfant dans le ciel, et qui célèbre Bilal Berreni, internationalement connu sous le pseudonyme Zoo Project et enfant du quartier – il est mort en 2013 à l'âge de 23 ans.

Parcours du quartier des Halles

Pas besoin de franchir les portes de Beaubourg pour voir du grand art ! Direction la fontaine Stravinsky pour boire une bière dans un musée à ciel ouvert mêlant de grands noms du nouveau réalisme français comme les sculpteurs Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle et des œuvres de street artistes internationaux. Au programme, une fresque monumentale de Jef Aérosol te demandant de parler moins fort en terrasse, une œuvre engagée aux accents Art nouveau d’Obey ou encore la plus grande mosaïque du monde d’Invader. Quelques mètres plus loin, l’iconique M. Chat squatte le BHV Hommes quand les oiseaux hauts en couleur du crew Birdy Kids dédramatisent un peu le Marais. Au-delà de ses musées et galeries, le centre de Paname est également l’un des fiefs du street art français.

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Parcours du Pré Saint Gervais - Pantin

Dans ce parcours bi-municipal, tout commence au Pré, dans le quartier des Sept Arpents. C’est là que depuis plusieurs années, sous l’impulsion de la municipalité, ont fleuri une kyrielle de fresques street art XXL signées Megumi, Nemo, Tanala, Oji ou encore Stew. Le reste se passe à Pantin avec le “27 Pantin”, musée Street-Art à ciel ouvert où, depuis 2021, se sont succédé plus de 50 artistes urbains, de Demoiselle MM à Kashink en passant par Da Cruz, AL Pacman, Pia ou encore Moyoshi. Et c’est pas fini : en longeant le canal via la rue Delphine Seyrig et son mur toléré, exploités par des street-artistes une fois par semaine, on arrive à la galerie Thaddaeus Ropac, où le street-art laisse peu à peu place aux œuvres monumentales d’art contemporain. “The best of both world”, comme on dit. 

Parcours de la Coulée Verte

Pour découvrir le 12e version street art, direction la coulée verte qui emprunte le tracé de l'ancienne ligne de Vincennes qui reliait la gare de la Bastille à Verneuil-l'Étang. Débutant derrière l’opéra Bastille (au niveau de la rue de Lyon), les 4,7 kilomètres de l’ancien tronçon sont peuplés d'œuvres de Ruben Carrasco, Ardif, Thiago Goms ou encore Daco. Un spot incontournable de l’art urbain, qui ne cesse de prendre de l’ampleur : depuis 2018, la mairie et la SEMAEST, le gestionnaire du Viaduc des Arts, invitent régulièrement des artistes à décorer les espaces disponibles de la coulée. Et depuis 2020, le festoch de la “Coulée Verte Art Project” proposent à des graffeurs de réaliser des fresques XXL sur la promenade.

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Parcours de la Butte-aux-Cailles

La Butte-aux-Cailles est réputée pour ses ruelles pentues où les graffeurs, connus et inconnus, laissent courir leur inspiration. Ainsi, dans une artère subsidiaire de la rue du Moulin-des-Prés, des pochoirs de Jana & JS partagent un pan de mur avec les fresques de Nemo et Jef Aérosol. Un peu plus loin, sur les immeubles de la rue des Cinq-Diamants, c’est la silhouette sexy de Miss.Tic et ses savoureux jeux de mots qui s’exposent langoureusement. Autant d’œuvres engagées qui transportent le badaud dans un univers en 2D, décousu mais enchanté, parfaitement intégrées dans le paysage de cette « Butokaï » au caractère historiquement insurgé, véritable galerie d’art en plein air.

Parcours du parc de Belleville

Spot incontournable de tous les amoureux de street art, le parc de Belleville redéfinit les codes de la discipline et balaye toutes les pratiques assimilées à l’art urbain. L’amphithéâtre et les colonnes du belvédère sont ornés de fresques poétiques de Seth quand le haut du promontoire nous emmène à Barcelone grâce à des mosaïques réalisées par des enfants du quartier. L’ascension continue direction place Fréhel, où une ardoise de Ben pleine de sagesse nous accueille, laissant peu à peu place au détective iconique peint par Jean Le Gac – et fréquemment rénové – en 1986 et veillant sur le secteur. Véritable pause dans le bordel parisien, un petit coin de verdure atypique nous en met plein les yeux grâce à des œuvres de Pox ou Moyoshi.

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Parcours du mur d’Aubervilliers

A la frontière entre 18e et 19e arrondissements, le mur Rosa Parks s’étend sur 400 mètres et accueille quelques-uns des plus grands blazes du street art. Kashink, Pboy, Tatyana Fazlalizade (l’artiste qui se cache derrière les œuvres de Nola Darling, série Netflix signée Spike Lee), Zepha… Honnêtement, on ne sait plus où donner de la tête. Rendant hommage à l’Afro-Américaine Rosa Parks, pionnière du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, le mur a vu le jour à l’occasion de l’événement « Rosa Parks fait le mur » initié en 2015. Depuis, le spot change au gré des artistes, régulièrement mis à jour avec des fresques d’exception. Une balade haute en couleur qui nous amène tranquillement au Centquatre, centre culturel à (re)découvrir d’urgence.

Parcours rue Ordener

« Quartier d'mauvaises gueules, le 18e une forêt d'gun. » Si le gosse du coin, Hugo TSR, décrit en ces mots son quartier natal, nous, on y voit un véritable vivier du street art. Entre la façade de l’Institut des cultures de l’islam, la rue d’Aubervilliers ou le quartier de Montmartre, c’est à croire que toutes les stars de l’art urbain s’y sont donné rendez-vous ! Direction aujourd’hui la rue Ordener, ou 230 mètres de murs offrent un véritable terrain de jeu aux artistes depuis vingt ans ! Difficile de faire la liste de toutes les œuvres tant le mur change souvent. Cependant, pas mal d’artistes s’y illustrent régulièrement comme le crew ARM – pour Artistes reconnus mondialement – qui y ont notamment réalisé des portraits de Neymar, de Martin Luther King ou encore, plus récemment, de Lionel D, figure du hip-hop récemment décédée.

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Parcours M.U.R d’Oberkampf

Créé il y a plus de dix ans par deux pionniers du street art, Jean Faucheur et Thom-Thom, le M.U.R (Modulable, Urbain, Récréatif) est rapidement devenu une institution pour les graffeurs et les amateurs d’art urbain. Reprenant la périodicité de l’affichage publicitaire, le panneau de 3 mètres sur 8 d'Oberkampf propose 24 œuvres par an, soit une œuvre par mois. S’y sont notamment succédé Andrea Ravo Mattoni, Bustart, Jacques Villeglé, les MonkeyBird, ou plus récemment JonOne. Un lieu incontournable de la capitale !

Parcours street art rue Dénoyez

La rue Dénoyez a bien changé depuis l'époque des bals et autres guinguettes. Cette ruelle pavée abrite des ateliers et des galeries d'art, mais pas seulement. Tout l'art de cette petite voie, célèbre spot pour graffeurs, réside dans son esprit éphémère en perpétuelle évolution, et vous aurez très certainement l'occasion de voir des artistes à l'œuvre tout en buvant un verre à la terrasse d'Aux Folies.

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Parcours rue des Thermopyles

La rue des Thermopyles, c’est un peu le charme de la Provence en plein cœur du 14e arrondissement. Lacet de verdure bucolique aux portes colorées et aux glycines en fleurs, difficile de s’imaginer que la ruelle aux faux airs de village puisse être un réservoir d’artistes de rue. Parmi eux, Miss.Tic, qui y fait des apparitions régulières ou encore le graffeur COMBO. Dernier ajout en date ? Une fresque anonyme rendant hommage au rappeur Népal, décédé en début d’année. Le meilleur compromis entre balade pittoresque et pèlerinage street art.

Parcours de la rue de l'Ourcq

Pour continuer notre excursion dans le Paris des graffeurs, nous avons laissé traîner notre objectif du côté du 19e arrondissement, tout près de la Villette, à l'angle de l'avenue Jean-Jaurès et de la rue de l'Ourcq. Le quartier n'est pas le plus folichon de la ville et pourtant, on y croise des oiseaux, un ersatz de Dark Vador et des chevaux en pleine course. Bonne promenade !

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Parcours le long du Canal Saint-Denis

Lorsqu’on évoque Saint-Denis, on pense tout de suite 93, Stade de France et nous vient ensuite le classique Seine-Saint-Denis Style du groupe NTM. Un brin réducteur pour la troisième ville d’Ile-de-France. Ancienne cité médiévale et nécropole royale, Saint-Denis – qui tient son nom du premier évêque de Paris –, c’est surtout une commune qui regorge d’histoire, de commerces et d’art. De street art plus précisément. Pour preuve, depuis le parc de la Villette (19e), longez le canal Saint-Denis jusqu'à Aubervilliers. Vous y croiserez notamment les arabesques calligraphiques de Tarek Benaoum, l’univers tout en poésie de Seth ou encore le duo néerlandais Telmo Miel.

Parcours rue de Verneuil

Qui aurait cru que le très chic 7e arrondissement dissimulait lui aussi son spot de street art ? C’est en effet ici que les admirateurs de Serge Gainsbourg se sont donné rendez-vous, autour de l’ancienne maison de l’homme à la tête de chou située rue de Verneuil. Déjà investi par des graffitis et des tags de fans du vivant de l’artiste, le mur d’enceinte a vu défiler des générations d’aficionados, d’Anthony Lemer à Jo Di Bona, qui signa un portrait de Jane et Serge en 2017, aujourd’hui partiellement recouvert d’une œuvre de Marion Poix, et agrémenté de fresques de Kouka, d’une mosaïque d’Invader et de poèmes, tags et dessins d’amateurs. Un joyeux bordel qui aurait certainement plu à Gainsbarre.

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Parcours des Batignolles

Quand on pense street cred, c’est rare que le 17e nous viennent illico en tête !  Et pourtant, l’arrondissement en haut à gauche de la carte parisienne est loin de faire pitié quand ça parle street art. Des exemples ? La galerie Ligne 13, fief local du genre ouvert en 2005 ; la façade du cinéma l’Européen enluminée par Jef Aérosol, Jérôme Mesnager et Mosko ou la fresque hommage à l’Abbé Pierre de l’Américain JonOne en face du BAL. Plutôt collage ? C’est rue des Dames que ça se passe avec les œuvres de Patrick “Paddy” Appéré ou Ardif. Et depuis début 2023, une nouvelle balade artistique a fait son apparition aux Batignolles. De la rue Nollet à la rue Brochant en passant par le marché des Batignolles, neuf artistes ont disséminé leurs travaux dans le quartier pour rendre hommage à sa vie et à son histoire, entre petites interventions comme celles de l’artiste Ememem, rue Brochant, et grosse fresque de Seth en face de la bibliothèque Colette. Bonus ? Les visites guidées possibles chaque premier samedi du mois, à 15h.

Parcours street art à Ménilmontant

Rue de Ménilmontant, la fresque de la rue des Maronites, rue de l'Ermitage… Les endroits pour graffer et dessiner en (relative) liberté ne manquent pas non plus dans le 20e. Alors, quand la capitale se vide et que le temps est au beau fixe, le street art retrouve des couleurs.

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Parcours Marais

Connu pour ses boutiques branchées et ses galeries au kilomètre, le Marais est aussi l’un des terrains de jeu préférés des graffeurs parisiens. Déjà, c’est le quartier qui recense le plus d’Invaders avec environ 60 envahisseurs identifiés. Et ces p'tites céramiques sont très bien entourées ! De la rue Vieille du Temple à la rue des Hospitalières Saint-Gervais, le crew Birdy Kids a par exemple installé ses petits oiseaux colorés au grand damn de la Mairie de Paris qui tente sans cesse de les capturer (ou plutôt de les effacer). Dans la même artère, le street-artiste Gregos a créé un visage lumineux fait… de mini-visages. Si, à deux pas chassés, ce sont les collages monochromes de Sobr qui attirent notre regard, un peu plus loin, rue de Turenne, les micro-installations des artistes du coin s’effacent pour laisser place à une immense fresque d’Hopare : un visage coloré commandé par l’Ellia Art Gallery à l’occasion de l’Urban Fair Art 2019. Bien joué Marais !

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