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Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les derniers mois

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  1. Van Gogh
    © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
  2. Van Gogh
    © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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4 sur 5 étoiles

A Orsay, l'expo "Van Gogh à Auvers-sur-Oise” multiplie les chefs-d'œuvre, quitte parfois à compter un peu trop dessus

Quand le mal-être s’installe, changer d’air peut être une solution. C’est celle qu’a choisie Vincent Van Gogh, qui s’installe dans le village du Vexin d’Auvers-sur-Oise le 20 mai 1890, suite à un internement d’un an à l’hospice de Saint-Rémy-de-Provence. Une façon de se rapprocher de son frère Théo, et de son médecin et gourou le docteur Paul Gachet. Une figure presque tutélaire qui recommande au peintre de se remettre fissa au boulot. Un conseil pris au pied du pinceau par le Hollandais : en 70 jours, il peint 74 tableaux, avant de clôturer sa carrière – et sa vie – d’un coup de revolver dans la poitrine le 29 juillet.

Cette période hyperactive, Orsay la met en scène dans quatre salles et un parcours thématico-chronologique au traitement malheureusement inégal. Premier constat : la déambulation s’appuie (à raison) sur la qualité exceptionnelle des œuvres présentées, qui semblent presque rétroéclairées tant le traitement de la lumière chez Van Gogh est saisissant. Une quarantaine de toiles (et une vingtaine de dessins) traduisent magnifiquement le tourment de Van Gogh. Vous voulez des noms ? L’Autoportrait de 1889, où le peintre à la coupe bien dégagée derrière les oreilles pose devant un fond bleu ; L’Église d’Auvers-sur-Oise de 1890, où la chapelle se tord façon Tim Burton ; ou encore le portrait de Marguerite Gachet au piano, la fille du docteur immortalisée en 1890. Des toiles emblématiques de cette période bleue sur lesquelles se reposent un peu les commissaires, et qui en viennent presque à délaisser l’expérience muséale.

Si on ne peut que saluer la qualité des cabinets, sorte d’expos dans l’expo, et notamment celui dédié à sa relation avec le docteur Gachet – où l’on retrouve le célèbre tableau qu’il lui consacre en 1890 –, le reste de l’expo apparaît presque vide, alors que chez Van Gogh, tout déborde, à l’image de ses émotions. Les petits formats ont l’air tout perdus sur les grands murs d’Orsay et seul le final explosif présentant 11 toiles double carré de 50 x 100 centimètres met visuellement une claque, rendant hommage à la toute fin de la vie du peintre. Une question s’impose alors à nous : est-ce qu’il suffit d’empiler des œuvres de grande qualité pour réussir une exposition ? On a envie de répondre que non. Sauf que face à tant de beauté, c’est en totale en extase qu’on ressort du musée d’Orsay. Alors bien joué Vincent.

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard

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