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Vermeer et les maîtres de la peinture de genre au Siècle d’Or

  • Art, Peinture
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4 sur 5 étoiles

Douze œuvres de Johannes Vermeer rassemblées en une seule exposition !

Si l’événement est rare, tant le nombre de tableaux exécutés par Vermeer est petit, la proposition du musée du Louvre l’est encore plus. Il s’agit en effet de ne plus traiter le maître de Delft comme le génie solitaire que l’on a souvent décrit, mais de le replacer dans le contexte du réseau de grands peintres néerlandais qui ont fait la puissance artistique du Siècle d’Or des Provinces-Unies.   

Scènes de la vie néerlandaise

Selon la définition de l’historien de l’art Ernest Gombrich, la « peinture de genre » est une catégorie d’œuvres dans laquelle « le peintre s’attache à travailler un seul genre de sujet, le plus souvent lié à la vie quotidienne ». Portrait, marine, nature morte, scène de la vie paysanne : ce type de tableaux né au XVIe siècle fait fureur dans les Provinces-Unies du XVIIe où nombre d’artistes de premier et de second rangs se spécialisent pour survivre. 

Vermeer est l’un d’entre eux, et travaille comme eux sur des sujets à la mode. En quelques œuvres, l’exposition illustre de manière frappante les liens en réseau existant entre son propre travail et celui de ses contemporains. Un exemple parmi d’autres : le rapprochement des tableaux ‘La Cuisinière hollandaise’ de Gerritt Dow et ‘La Laitière’ de Vermeer, achevés tous deux à la même période. Le premier montre une femme en blouse ocre, jupe bleu-gris et tablier blanc, penchée sur une table couverte d’aliments. Ses deux mains soutiennent une cruche de terre dont elle verse le contenu dans une jatte. Une lumière faible et pâle entre par un carreau sur la gauche du tableau. Quant au second, il dépeint… exactement le même sujet, jusqu’au geste identique de la femme, dans un éclairage toutefois plus clair.

De l’anecdote à l’universel 

Si les historiens peinent souvent à déterminer « qui de l’œuf ou de la poule », l’influenceur de l’influencé, dans ces jeux de miroirs, les liens évidents entre ces deux toiles, et entre bien d’autres encore, suffisent à pleinement intégrer Vermeer aux échanges artistiques de son époque.

Et pourtant... Pour le spécialiste comme pour l’amateur, le maître de Delft est celui que l’histoire a le mieux retenu. Pourquoi ? En creux, c’est aussi à cette question que répond l’exposition. Dès le premier regard, les contemporains de Vermeer – dont Pieter de Hooch, Jan Steen, ou Franz van Mieris – souffrent de la comparaison avec le peintre de ‘La Laitière’. Leurs œuvres sont fines, précises, équilibrées, admirables. Mais les personnages de Vermeer semblent plus vivants et plus présents. A la lumière de son talent, Vermeer confère aux objets du quotidien une telle douceur, une telle sérénité, que l’on s’évade avec un soupir comblé vers la sphère de l’universel. 

Attention à vos pieds

Un seul regret, mais de taille : la fréquentation de l’exposition est telle qu’il faut réserver son billet plusieurs jours à l’avance, et patienter un bon moment avant d’accéder aux salles. Se munir donc, au préalable, de chaussures confortables et d’une bonne lecture.

Rétrospective événement dans les expositions de peinture du moment, 'Vermeer et les maîtres de la peinture hollandaise' fait également partie des meilleures expos de Paris.

>> Lire aussi : 5 choses à savoir sur le tableau 'La Laitière' de Vermeer

Écrit par
Claire Fallou

Infos

Adresse
Prix
17 € l'entrée plein tarif
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