Encore un hôtel bling bling pour hédonistes imposables et retraités pansus dans le Far Ouest parisien ? Pas vraiment. Bien que planqué dans le 8e arrondissement, à un jet de pierres précieuses des Champs-Elysées, l’hôtel Nuage joue la carte de la sobriété. Déjà en s’installant dans une ruelle aussi discrète qu’Anne Hidalgo dans les sondages, presque à touche-touche avec le fantastique bistrot Mermoz. Ensuite, en prenant le contrepied du brouhaha avoisinant pour appeler au repos et à la sérénité.
Pour ce faire, Olivier Breuil, le maître des lieux, a fait appel à l’agence Notoire pour décorer l’établissement avec une sobriété monacale (tons crème, moquettes ouatées et abondance de bois clair), rehaussée ici et là d’un sens du détail plus que bienvenu : têtes de lit en forme de paravent, chevets en bois sculpté, literie impeccable et multitude de touches arty bien senties (pouce en l’air pour les fascicules des éditions L'Échoppe)… Résultat ? On est tellement zen qu’on se croirait dans un refrain de Zazie.
Pour parfaire le mood, l’hôtel propose tout un tas d'activités pour se déconnecter et passer en mode avion : des tapis de yoga sont en libre-service, quelques transats appellent à la méditation, une guitare sèche campe dans un coin et un bar jazzy nous emmène à la rencontre des meilleurs spiritueux français. Enfin, un cinéma privatif (avec pop-corn !) réunissant la crème de la crème du cinéma d’auteur (de Wes Anderson à Ingmar Bergman) finira de boucler cette parenthèse antonionesque. Dommage : au petit matin, un problème d’insonorisation et une armée de perceuses vous feront redescendre sur terre. Et quitter brusquement votre petit Nuage…
Prix : à partir de 224 € par nuit.
Les services : bar, salle de cinéma, café-librairie.
Kit de beauté : issus de la ligne naturelle et bio Terre de Mars.
Petit-déj : intimiste – comprendre sans fenêtre – et efficace, avec un buffet plutôt bien troussé : café, thé, jus, viennoiseries, madeleines, charcuterie et œuf sur demande. Curieusement gâché par des fruits et légumes hors saison (de la tomate et des concombres en février ?) et des produits indus (de la Vache qui rit en guise de fromage).
Le petit plus : le cinéma privatif, définitivement. Avec possibilité de connecter son ordinateur ou de piocher dans la vaste sélection de DVD. Bonus : des bonbons et des pop-corn sont à disposition pour s’y croire jusqu’au bout.
Dans les environs : le Mermoz, le musée Jacquemart-André, le théâtre du Rond-Point.
