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3 bonnes raisons de se faire un week-end à Rouen à la découverte de Picasso

Écrit par
Clotilde Gaillard
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Et si c’était le moment de se faire un petit week-end artistique à Rouen ?

Votre bronzage commence à s’estomper et la cohue parisienne vous tape à nouveau sur le système : vous, vous avez besoin de prendre des vacances ! Ou au moins de faire une petite pause le temps d’un week-end prolongé. Mais quelle destination choisir ? Retourner voir les beaux-parents au fin fond de la campagne seine-et-marnaise ? Oh non pas encore ! Vous terrer dans un village de l’Orne ou du Limousin sans réseau ? Bof, vous ne pourrez même pas poster vos porn-photos sur Instagram et ça, c’est problématique… Allez, on vous épargne des heures de perdition sur les sites de comparateurs en ligne ou d’épluchage de cartes Michelin pour vous conseiller une seule destination : Rouen.

Outre le fait que cette charmante commune du nord-ouest soit située à une heure et demie seulement de Paris, qu’elle jouisse d’un patrimoine architectural et naturel incroyable, qu’elle ait vu naître des personnages historiques et emblématiques (Claude Monet, Pierre Corneille ou encore Jeanne d’Arc), que ses spécialités culinaires (à base de pommes, de calva et de fromage) soient à tomber par terre et qu’on puisse y faire des virées shopping sans retenue dans la superbe rue du Gros-Horloge – tout cela devrait déjà avoir achevé de vous convaincre –, on vous donne trois autres bonnes raisons de partir à la rencontre de la contrée rouennaise. Du 1er avril au 11 septembre, trois expositions se tiennent en effet dans trois musées différents de la ville et proposent trois visages méconnus et étonnants d’un des plus grands artistes du XXe siècle : Picasso.

Pablo Picasso (1881-1973), Boisgeloup sous la pluie, Boisgeloup, 30 mars 1932, huile sur tissu, 47,5 x 83 cm. Musée national Picasso-Paris, dationPablo Picasso, 1979, MP141.
© Succession Picasso 2017 - © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau

Raison n°1 – Picasso le Normand 

 

‘Boisgeloup : L’atelier normand de Picasso’ au musée des Beaux-arts de Rouen

Rares sont les personnes à savoir que Pablo Picasso a résidé en Normandie de 1930 à 1935 – nous-même, on ne le savait pas, mea culpa ! – au château de Boisgeloup près de Gisors précisément. Cinq années d’intense créativité, suscitée par sa passion discrète avec la modèle Marie-Thérèse Walter (à l’époque le peintre était encore marié avec Olga Khokhlova), retracées à travers deux cents œuvres et documents. Certains ont d’ailleurs été prêtés par le Musée national Picasso-Paris qui consacre, en parallèle, une exposition à la première femme de Picasso, Olga.

Mais ici, à Rouen, on toise plutôt des bustes de femmes rappelant le joli minois de Marie-Thérèse, des toiles jusqu’alors privées d’espace public et des dessins, des moulages et des esquisses expérimentales de l’artiste. Ainsi que des films et des photos immergeant le visiteur dans l’intimité des lieux et du peintre, qui y recevait sa famille et ses amis proches. En somme, un parcours historique et contextualisant le passage de Picasso par la région. Qui permet ensuite d’aborder, avec toutes les clés de compréhension nécessaires, les deux autres expositions événements dédiées à Picasso.

Quoi ? Exposition ‘Boisgeloup : L’atelier normand de Picasso’.
Où ? Au musée des Beaux-arts de Rouen, esplanade Marcel Duchamp.
Quand ? Tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h.
Combien ? 5 € la visite, billet couplé de 9 à 12 €, gratuit pour les moins de 26 ans.

Pablo Picasso (1881-1973), Buste de femme, Boisgeloup, 1931, ciment,épreuve unique, printemps 1937, 78 x 44,5 x 50 cm. Musée nationalPicasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979, MP299.
© Succession Picasso 2017 – © RMN-Grand Palais - (musée national Picasso-Paris) / AdrienDidierjean

 

Raison n°2 – Picasso le céramiste

 

‘Picasso : Sculptures céramiques’ au musée de la Céramique de Rouen

Génie multiple, Pablo Picasso a réalisé des tableaux dont la célébrité n’est plus à évoquer. Mais l’artiste a également exercé son talent dans d’autres médiums et notamment la céramique. Alors que son travail de la terre cuite est généralement traité de manière anecdotique, cette exposition-ci s’attache à en faire son thème principal et même son sujet exclusif. Car la patte céramiste du maître s’accompagne de véritables innovations dépoussiérant cette discipline antique, aujourd’hui remise au goût du jour.

D’une série de natures mortes inspirées par les argiles figulines de Bernard Palissy à des trompe-l’œil caractéristiques de la céramique des XVIII-XIXe siècles, on (re)découvre ainsi un Picasso toujours à l’avant-garde, faisant de la récup’ avant l’avènement de l’écologie en utilisation des rebuts comme matières premières de ses « objets trouvés ».

Quoi ? Exposition ‘Picasso : Sculptures céramiques’.
Où ? Au musée de la Céramique de Rouen, 1 rue Faucon.
Quand ? Tous les jours sauf le mardi de 14h à 18h.
Combien ? 5 € la visite, billet couplé de 9 à 12 €, gratuit pour les moins de 26 ans.

  

Pablo Picasso (1881-1973), Colombe, Vallauris, [1953], terreblanche : lastre modelée, décor aux engobes et incisions, 15 x26,3 x 13,5 cm. Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso,1979, MP3721.
© Succession Picasso 2017 - Photo © RMN-GrandPalais (Musée national Picasso-Paris) / Béatrice Hatala

 

Raison n°3 – Picasso, l’ami de González 

 

‘Picasso / González : une amitié de fer’ au musée Le Secq des Tournelles

Vous en avez forcément entendu parler : au mois de février, le Centre Pompidou fêtait ses 40 ans. Pour l’occasion, Beaubourg – son petit surnom bourgeois – a prêté ses œuvres à une quarantaine d’institutions muséales partout en France. Dont le musée Le Secq des Tournelles de Rouen, afin que celui-ci organise une exposition bicéphale et monomaniaque, centrée autour du fer et de l’amitié entre Picasso et le sculpteur catalan Julio González.

Associés l’un et l’autre au mouvement cubiste et surréaliste, les deux artistes se sont retrouvés sur plusieurs plans : leur culture hispanique en premier lieu, mais aussi la maîtrise de techniques nouvelles, notamment la ferronnerie d’art, et un désir mutuel de modernité. Leur partage et leur collaboration artistique, qui connut son apogée dans les années trente, renforça leur savoir-faire et leur créativité respectifs. De même qu’il engendra des œuvres à l’esthétique contemporaine et complexe, comme le filandreux ‘Monument à Apollinaire’.

Quoi ? Exposition ‘Picasso / González : une amitié de fer’.
Où ? Au musée Le Secq des Tournelles, rue Jacques Villon.
Quand ? Tous les jours sauf le mardi de 14h à 18h.
Combien ? Tarif unique de 4 €, gratuit pour les moins de 26 ans.

Le Rêve, Le Baiser - AM1979-421 - González Julio (1876-1942)Localisation : Paris, Centre Pompidou - Musée national d’artmoderne - Centre de création industrielle, Don de Mme RobertaGonzález, 1979
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMNGrandPalais / Droits réservés

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