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BETC à Pantin : en route vers la gentrification ?

Écrit par
Zazie Tavitian
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La moindre des choses lorsqu’on est une agence de pub, c'est de savoir bien raconter les histoires, à commencer par la sienne. Et quand on est BETC, première agence de publicité de France (maintes fois primée et reconnue partout dans le monde – la pub Evian avec les bébés c’est eux), l’histoire a tout intérêt à avoir des allures de conte de fées.

C’est donc sur une péniche au départ du quai de la Loire que le spot commence. L’agence a mis les petits plats dans les grands pour présenter aux journalistes ses nouveaux locaux. Quand on parle de locaux, il ne s’agit pas du bureau lambda du coin, mais d’un ancien entrepôt à grains des années 1930 de 20 000 m2 où tout a été pensé dans les moindres détails.

Si la presse a été conviée ce jour-là, c’est surtout parce que l’agence veut communiquer sur son ouverture sur la ville, notamment en donnant accès aux Pantinois à deux structures : Dock B, espace occupé par l’équipe de La Bellevilloise qui a déjà ouvert sa terrasse et son bar sur le parvis et qui proposera selon le dossier de presse « une cantine conviviale, une table d’hôte chaleureuse, et un laboratoire créatif où l’on refait le monde » (rien que ça) ; au programme également, Le Pantin, une grande halle bio chapeautée par Augustin Legrand avec espace de vente en direct et un restaurant bio sur le modèle de sa cantine Le Bichat. Ces deux espaces devraient ouvrir leurs portes à la fin de l’année.

Les Magasins Généraux © ZT

Pendant toute la visite, Mercedes Ferra, fondatrice de l’agence, le répète : « On veut ouvrir à Pantin et garder la diversité » ou « Nous ne voulons pas mettre Pantin à l’écart ». C’est évidemment un vrai enjeu politique dans cette ville complètement laissée pour compte dans les années 1970, et dont le taux de chômage chez les 15-64 ans dépassait largement la moyenne nationale en 2013 (source Insee). Si depuis quelques années de nombreuses entreprises s’y installent (Hermès d'abord, puis BNP dans les anciens moulins, mais aussi Chanel), on ne peut s’empêcher de se poser la question du problème de la gentrification étendue donc jusqu’au Grand Paris. Notamment lorsque la navette fluviale nous dépose devant cet immense bâtiment en béton brut, désormais nettoyé de tous ses graffitis. Mais comme chez BETC on pense à tout, il est toujours possible de visiter l’ancien bâtiment dans le virtuel et en digital sur le site graffitigeneral.com.

Les bureaux libres / Magasins Généraux © ZT

D’ailleurs ici, tout est digitalisé au maximum prévient Mercedes Erra. Pas de bloc-notes qui traînent donc, mais des « bureaux libres » où l’on peut travailler d’où l’on veut avec son ordinateur portable, mais aussi des boîtes lumineuses où l’on choisit l’intensité lumineuse pour se retrouver tranquille en réunion, des consoles Nintendo, un grand bar avec vue panoramique sur le canal, un gymnase avec coach, une cantine où une chef viendra chaque semaine cuisiner des produits frais ou encore « le garage », espace de production de 1 800 m2 avec studios de post-production, de montage, imprimante 3D et aussi studio de musique pour le label de l’agence BETC Pop…

Décidément une « belle histoire ». A voir si d’ici quelques mois les Pantinois pourront réellement en faire partie. En attendant, pour les curieux, tous les locaux seront ouverts et visitables lors des Journées du patrimoine ce week-end.

La terrasse des Magasins Généraux © ZT
Les Magasins Généraux © ZT
Les Magasins Généraux © ZT
Le Gymnase © ZT
Les Magasins Généraux © ZT

                                                                                            

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