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Fermeture du musée de l’Erotisme de Paris : l’adieu aux charmes

Écrit par
Clotilde Gaillard
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Ce lieu cul(te), qui faisait rougir les habitants de Pigalle depuis presque vingt ans, a baissé le rideau dimanche 6 novembre.

Adieu vibros, cravaches, instruments cochons et autres objets sulfureux qui peuplaient les sept étages du musée le plus lubrique de la capitale. Etabli au sein du « quartier rouge » en 1997, par la volonté des collectionneurs Jo Khalifa et Alain Plumey (ex-star du porno), le musée de l’Erotisme a définitivement fermé ses portes dimanche 6 novembre. Et ce après avoir mis aux enchères, à la maison Cornette de Saint-Cyr, 2 000 pièces de sa libertine collection. 

Un musée en fin de vices

Une bien triste nouvelle qui nous fait tomber des nues (si l’on peut dire…). Car, dans la ville emblématique de la drague et du french kiss, le musée de l’Erotisme faisait figure d'institution. A l’image du Venustempel d’Amsterdam ou du Museum of Sexe de New York. Malheureusement, les curieux ayant peu à peu déserté les lieux – en quelques années, les chiffres d’entrées sont passés de 10 000 à 2 000 par mois, selon Libération – et le loyer étant devenu trop cher – il ne recevait aucune subvention publique –, l’établissement n’avait d’autre choix que de fermer. Sans trouver d’autre endroit pour s’implanter.

Alors qu’elles restaient ouvertes jusqu’à 2 heures du matin, les portes de la « maison » sont donc désormais closes. Et son trésor de guêtre, joyeux mais grivois bordel, vendu aux enchères dimanche dernier.

© Musée de l'Erotisme

Bijoux de famille et record mondial

Parmi les lots mis aux enchères à la maison Cornette de Saint-Cyr : des estampes japonaises coquines, une tirelire en forme de fesses, des sculptures dévoilant sans ambiguïté des positions du Kama Sutra ou encore la (fameuse !) chaise cunnilinguale sur laquelle il faut être bien téméraire pour s’asseoir. Des œuvres d’art (si, si ! La preuve, il y avait du Dali !), qui se sont arrachées pour plusieurs dizaines de milliers d’euros. Une planche de Wolinski a même été adjugée pour 11 592 € : un record pour le regretté dessinateur de Charlie Hebdo.

En parlant de record, notons que la plus ancienne œuvre mise à prix ce dimanche était une plaque de marbre du XVIIIe siècle, issue d’un temple tantrique et représentant Vishnu. Quant au montant global de cette vente, il s’élèverait à 200 000 €.

© Musée de l'Erotisme

Où continuer à s’émoustiller ?

Si le fondateur du musée, Jo Khalifa, ne semble avoir aucun regret (« D'autres feront mieux que nous. On aura été précurseurs », confiait-il au Parisien), les déçus peuvent d’ores et déjà se rassurer. Dans cette ville où le principal monument est une tour phallométallique, l’érotisme n’a pas dit son dernier mot. En témoigne notre sélection shopping à hurler de plaisir ou la galerie Au Bonheur du jour, chantre de l’art en petite tenue – mais élégant.

Et, pour les plus chastes, reste toujours le voisin de feu le musée de l’Erotisme : le musée de la Vie romantique.

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