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Le M.U.R Oberkampf s’exporte à Orléans

Écrit par
Clotilde Gaillard
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La famille des MURS s’agrandit. Samedi 21 janvier, c’est à 130 km de Paris qu’a été baptisé le dernier-né de la fratrie.

Mêmes dimensions, ou presque (3 x 8 mètres pour Oberkampf, 2,50 x 9 mètres pour Orléans), même ambition (promouvoir l’art urbain dans l’espace public) et même succès : pas de doute, le M.U.R Orléans est le digne petit frère de notre bien-aimé M.U.R Oberkampf. Vous savez, ce fameux pan de béton nu du 11e, accolé au Café Place Verte, qui a accueilli les élucubrations créatives de plus de 220 street painters (dont Kashink, Obey, Jef Aérosol ou encore Jérôme Mesnager) depuis son inauguration en 2007, à l’initiative des artistes Thom Thom et Jean Faucheur.

Les Carmes ont maintenant du charme

Après Paris 11, Paris 13, Arromanches, Bordeaux, Cherbourg, Epinal, Marseille, Mulhouse, Nancy, Pérols, Strasbourg, Saint-Etienne, Toulon, Tours, et Bruxelles en Belgique, c'était donc au tour d'Orléans, ville hautement impliquée dans l'éveil culturel de ses habitants, de dévoiler son M.U.R, samedi 21 janvier. Et ils étaient nombreux les curieux, ce jour-là, à avoir osé braver le froid pour voir le jeune et talentueux graffeur Victorien Liria, alias MAYE, réaliser la première fresque éphémère. Par -7 degrés, gants aux mains, bonnet sur la tête et petites chaufferettes sous les pieds, le Montpelliérain de 26 ans, autodidacte et déjà exposé à la galerie parisienne Itinerrance, a ainsi magnifié, de son style tout particulier, le côté du Cinéma Les Carmes.

 

Entre épouvantails et croquemitaines, les êtres filiformes et presque décharnés de MAYE s’inscrivent dans un univers dystopique. Un futur proche (2080 pour être précis) où la nature lutte encore contre la pollution, l’industrialisation à outrance et les changements climatiques flagrants. Les humains se robotisent – en témoignent les câbles et les boulons rouillés qui se mêlent à leurs chairs – mais la végétation luxuriante et les papillons délicats, eux, persistent à évoluer dans ce paysage urbain fourmillant de détails, aussi dévasté qu’incroyablement coloré. Un mélange des genres qui interpelle tant par la subtilité de son message écologique que par sa profondeur esthétique.

© David Templier

© David Templier

© David Templier

Une réalisation en direct un samedi par mois 

Exportant cette fois la galerie dans la rue – un cartel de un mètre de haut accompagne en effet l’oeuvre d’art, comme cela se fait habituellement dans les « white cubes » –, le M.U.R Orléans étrenné par MAYE est à admirer jusqu’à la fin du mois de février. Le petit protégé de Honk – rencontré dans un squat alors qu’il était encore lycéen, comme il le raconte dans le street magazine Stuart – laissera alors sa place à d’autres talents du poska et de l’aérosol.

D’ailleurs, « le prochain artiste à venir embellir en live la façade des Carmes sera ALBER », nous livre en exclusivité Ludovic Bourreau, directeur artistique du projet avec le graphiste orléanais Jean-Michel Ouvry. Figure montante du street art, ALBER est un habitué des MURS puisqu'il a déjà recouvert de ses visages fantastiques aux courbes bigarrées et aux camaïeux géométriques celui d'Oberkampf en 2012 et celui de Nancy l'année dernière. 

Bref, et si c’était le moment de prévoir un petit week-end arty, à moins d'une heure de Paris ?

>> Pour préparez au mieux votre voyage dans le Loiret sur les traces (de peinture) de MAYE, rendez-vous sur la page Facebook du M.U.R Orléans

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