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Que mangent les chefs pour Noël ? Cinq cuisiniers étrangers nous racontent leur repas traditionnel

Écrit par
Zazie Tavitian
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Les chefs d’Abri, de Retro Bottega, de Chez Ann, de Bob’s Kitchen et d’A Mere nous racontent leur repas de fête.

Nous avons tous le fantasme de rentrer dans la cuisine des chefs, voir leur frigo, leur placard, assister à leurs repas de famille (oui bon, pas tous, peut-être juste nous qui sommes un peu psychopathe). C’est pour cela que demander aux chefs de nous parler de leur repas de Noël nous semblait une excellente idée (et nous permettait donc d’assouvir notre voyeurisme culinaire). Hors de question cependant d’avoir une énième histoire de chapon ou de foie gras... Nous avons donc demandé à des chefs parisiens d’origine étrangère de nous raconter leurs traditions culinaires lors des fêtes de fin d’année.

Annie, chef de Chez Ann, originaire de Zhejiang (Chine)

"Toujours du poisson, signe de prospérité" 

"Je suis née dans l'est de la Chine où j'ai vécu une dizaine d’années pleines de joie et bien tranquille. Mon quotidien était alors du riz matin, midi et soir. Le changement est arrivé avec le déménagement de mes parents à qui on a demandé de venir travailler à Paris. Pour nous, toutes les fêtes sont bonnes à fêter en famille autour d'une table ronde avec comme plat : toujours du poisson (signe de prospérité), de la viande et des nouilles (signe de longévité) et des galettes de riz (signe de bonheur)." 

© DR

Marc Grossman, chef de Bob's Kitchen, Bob's Juice Bar et Bob's Bake Shop, originaire de New-York (Etats-Unis)

"Un spécial christmas challah" 

"J’ai grandi à Manhattan, je suis juif donc nous ne célébrions pas vraiment Noël mais plutôt Chanukah (Hanoucca en français). Pour cette fête, on mange de la nourriture frite (pour célébrer le miracle de l’huile) : des soufganiyahs (donuts à la confiture) et des challahs (brioches faites avec de l’huile). Même si nous ne célébrions pas Noël, mes parents tenaient une bijouterie et Noël était le seul jour où ils ne travaillaient pas, nous sortions généralement le soir faire un énorme festin à Chinatown.

Aujourd’hui, je fête Noël avec la famille française athée d’origine catholique de ma femme. On mange les plats habituels : du foie gras, du crabe, du saumon en croûte, plein de bûches glacées, des papillotes. Mais comme cette année le premier jour de Chanukah tombe le 24 décembre, je vais apporter un spécial christmas challah avec des fruits confits, comme un panettone, que j’appelle la Tony’s Challah."

© Marc Grossman / Bob's

Pietro Russano, chef de Retro Bottega, originaire des Pouilles en Italie

"Une insalata di rinforzo"

"Je suis originaire des Pouilles, mais mes grands-parents maternels sont de Naples. Le plat de Noël dont je me souviens est celui de ma grand-mère napolitaine Anna. C’est tout simple mais c'est une saveur inoubliable de mon enfance que je n’ai commencé à apprécier que vers l’âge de 14 ans, pas avant. 

On l’appelle insalata di rinforzo (littéralement, "salade pour donner des forces"). Pendant les fêtes, nous mangeons beaucoup, c’est pour ça que cette salade à base de pickles de légumes de saison (carotte, chou-fleur, olives noires, citron confit, poivron d'hiver vert, vinaigre blanc, brocoli, salade frisée), mélange très fort d'acidité et amertume, est posée sur la table car censée nous aider à "renforcer" la digestion pendant les effort des repas de Noël."

© Pietro Russano / Retrò Bottega

Mauricio Zillo, chef d'A Mere, originaire de Sao Paulo au Brésil

 "Des plats froids"

"Chez nous, il fait 35°C donc on mange des plats froids : du jambon blanc, de la dinde avec l'ananas et la farofa (farine de manioc frite) avec des abats, des salades, des cerises (c'est la saison) et des trucs à grignoter comme des fruits de plusieurs cultures arrivés chez nous (noix, châtaignes, figues sèches, dattes, pistaches), des fromages et des charcuteries. Donc, à la base, c'est le moment de manger sucré-salé et surtout pas de prise de tête dans la cuisine au moment du réveillon... Tout est préparé en avance. Le tout arrosé de bière et de caïpirinha bien sûr."

© DR

 Katsuaki Okiyama, chef d'Abri, originaire de la région de Kanagawa au japon.

"Beaucoup moins d'alcool que les Français"

"Je suis en France depuis quinze ans, la plupart des années je suis au restaurant avec le staff, sinon je mange souvent du chapon pour faire Noël à l’occidentale. Au Japon, on ne fête pas Noël en famille mais en couple au restaurant. On se retrouve surtout pour le 31 où l’on mange des plats froids pendant trois jours, comme du riz avec des crevettes, du poisson cru, cela permet de ne pas avoir à cuisiner pendant les retrouvailles. C’est aussi plus sobre que les réveillons français : on boit moins d’alcool."

© Katsuaki Okiyama / Abri

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