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Vous rêvez d'ouvrir un bar à Paris ? Voici 8 concepts pour réussir votre coup

Écrit par
Emmanuel Chirache
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La chose ne vous a certainement pas échappé : à Paris, les bars poussent comme l'acnée sur le visage d'un prépubère, à tel point qu'ouvrir un bar est devenu le fantasme numéro un de bon nombre de Parisiens, devant Scarlett Johansson. Souvent, ces nouveaux bars prennent la place d'un ancien commerce désuet et en conservent le nom, voire des éléments du décor.

Entre mille exemples, citons La Maroquinerie, le Petit Garage, L'Alimentation Générale, la Laverie, Le Chinois à Montreuil qui est un ancien restaurant chinois, ou encore La Fusée, qui était une fusée (et paf, là c'est faux, on vous a bien eus). Vous l'avez donc compris, pour ouvrir un nouveau bar à succès, il suffit donc de récupérer une boutique en faillite et de garder le nom. La preuve.

« J'ai passé ma soirée à picoler à la Poissonnerie, je suis crevette... heu, crevé. »

1/ La Poissonnerie

Le concept : Faire la fête au milieu de filets de pêche et de cirés jaunes, quoi de mieux pour se croire un peu en vacances ? A la Poissonnerie, on vient pour serrer la pince à de vieux amis, fumer dans l'aquarium et remonter le courant de la hype à l'envers, ce qui finalement revient à être encore plus branché, à défaut d'être branchies. 

La clientèle : Plutôt fraîche, même si certains soirs on y croise des maquereaux et des filles pas si jolies que ça.

Les consos : Cocktails à l'eau salée, 12 euros.

Ce que les gens diront : « La pécho a été bonne ? » 

Reprendre un ancien commerce, la clé du succès.

2/ La Serrurerie

Le concept : Boire des coups sur des établis et déverrouiller l'ambiance. 

La clientèle : Sympa, mais attention, les garçons sont du genre à regarder les filles par le trou de la serrure quand elles vont aux toilettes.

Les consos : La cadenapirinha, un classique à 6 €.

Ce que les gens diront : « A la Serrerurie hier, le barman avait encore oublié ses clés, du coup on est allés en face à la Garderie, un petit bar sympa. »

Toujours bien respecter la posologie : une pinte, et pas un demi.

3/ La Pharmacie

Le concept : Avec le trou de la Sécu, les pharmacies sont supprimées en 2020 et remplacées par des supermarchés de médicaments génériques. Vous reprenez donc une ancienne pharmacie pour en faire un charmant bar où les bières sont rangées par ordre alphabétique dans des tiroirs. Vous distribuez aussi des capotes.

La clientèle : Hypocondriaques, diabétiques, vieillards, tuberculeux, vérolés, personnes allergiques ou souffreteux chroniques. Port du masque conseillé.

Les consos : La Pharmacie prescrit un excellent Médoc 2005. Pas remboursé par la Sécu, hélas.

Ce que les gens diront : « Je suis malade ce matin, j'aurais pas dû passer à la Pharmacie hier soir. » « J'ai tellement bu de punch que je suis en-rhumé. »

En cas de maux de tête, prendre un cachet (de la Poste) pour se refaire le foie.

4/ La Poste

Le concept : A La Poste, décor de carte postale et serveurs déguisés en facteurs qui sortent les bouteilles de bières de leur sacoche. Dans la salle, les clients font le tri dans leurs amis et crient au comptoir « presse le pas facteur, la biture n'attend pas ! » Attention, le bar ferme parfois plus tôt que l'heure indiquée.

La clientèle : Une bande de timbrés.

Les consos : Faites-vous recommander par le patron.

Ce que les gens diront : « C'est la dernière fois que je vais à la Poste, il y avait une queue de malade mental. »

Le pompiste : « Avec ou sans alcool mon p'tit monsieur ? »

5/ La Station Service

Le concept : En France, on n'a pas de pétrole, mais on a de la bière. Malin, vous avez donc récupéré cette ancienne station essence pour en faire un bar où l'on se sert soi-même à la pompe. Ici, les soirées marchent au diesel, elles commencent doucement mais une fois qu'elles sont bien lancées... 

La clientèle : Bikers, représentants commerciaux, frimeurs, quelques pères de famille.

Les consos : Les cocktails sans plomb font un malheur, mais les sandwichs coûtent un prix exorbitant.

Ce que les gens diront : « Ils ont encore augmenté leurs tarifs, à la Station Service. » « Hier, j'ai fait le plein, c'était pas beau à voir. »

« Pas plus haut que le calice »

6/ L'Eglise

Le concept : Avec le déficit public, l'Etat sera bientôt contraint de vendre les biens du clergé. Finaud, vous sentez le coup et vous rachetez une belle église parisienne pour en faire un grand café-concert. Vous gardez l'orgue, mais vous détruisez les vitraux, ce truc ringard, pour mettre des néons roses. Chacun boit son vin dans des grands calices en plastique, et la bière est servie par des moines. 

La clientèle : Ici viennent les vrais durs, pas des enfants de chœur. Régulièrement, le patron est obligé de faire un sermon quand le niveau sonore monte dangereusement ou quand on s'échange des amabilités à coups de jurons.

Les consos : Vin rouge et bière trappiste uniquement. Bol d'hosties offert en accompagnement.

Ce que les gens diront : « Passe-moi le missel, je veux voir ce qu'ils font à manger. » « C'était la croix et la bannière pour se garer dans le quartier. » « On peut privatiser le bar pour un mariage ? »

Ne pas confondre « j'ai bu un verre dans une maison hantée » avec « J'ai bu un thé dans une maison en verre »

7/ La Maison Hantée

Le concept : Cela fait un moment que vous avez remarqué cette maison en ruines dans le 20e. Vous décidez d'en faire un bar mais vous n'avez pas d'argent pour les travaux et vous la laissez en l'état. Genre décor trop cool de maison hantée, cabane abandonnée, repaire de brigands.

La clientèle : Assassins, violeurs, cambrioleurs, taulards en cavale. Une ambiance unique et conviviale, même si tout le monde ne passera pas la nuit.

Les consos : Canettes de 8.6, prix à débattre. 

Ce que les gens diront : « Je suis passé à la Maison Hantée avec un pote hier. L'enterrement a lieu vendredi prochain. » « Il y a eu des débordements, ils vont être obligés d'installer un limiteur de décibels. »

Mieux qu'une friche avec trois poules.

8/ Le Zoo Bar

Le concept : A cause du coût trop élevé des travaux, le Zoo de Vincennes ferme ses portes en 2017. Résultat, vous le rachetez une bouchée de pain et ouvrez un bar en conservant quelques animaux pour une ambiance plus authentique. En revanche, Tinus le lamantin vous encombre alors vous le vendez à vos clients sous la forme de rillettes. Attention, les toilettes se trouvent dans l'enclos des rhinocéros, ne marquez pas trop leur territoire.

La clientèle : Familiale, même si on y trouve aussi de drôles d'oiseaux et des prédateurs sexuels.

Les consos : Une girafe de bière, évidemment. Vous ne pouvez pas payer en monnaie de singe.

Ce que les gens diront : « Tu savais pas ? Hervé a été dévoré par un lion le soir de son anniversaire. Un accident bête, il a renversé sa Pelforth sur lui. » « J'ai pris ma carte de membre de l'Otarie Club. »

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