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Pour qui ? Ceux qui aiment jouer à la marchande
Plat culte ? Des moules de l’île de Groix, maousse, nageant dans une sauce au gorgonzola (tuerie) au milieu de calçots, ces oignons catalans tendres et doux (18 €)
Ici pas de menu, pas de résa. Venez comme vous êtes, et on voit. On empoigne deux chaises hautes, on se coince entre une cagette de betteraves, une de carottes (Annie Bertin) et on lèche le comptoir. Avant qu’on ait eu le temps de dire miam et gober une picadita (bouchée-tapas, 2 €), Michael Grosman, taulier bonne gouaille (ex-Soma) nous balance la première salve. Des moules de l’île de Groix, géantes, nageant dans une sauce au gorgonzola (tuerie) au milieu de calçots, ces oignons catalans tendres et doux (18 €). Mouillées en blanc illico presto, d'un sublime sauvignon signé Hervé Villemade (accord magique, 6 € le verre).
Depuis sa cuisine de poche, Masahide Ikuta (ex-Table) vise juste : pétoncles noires à l’ail des ours (16 €), carpaccio de langue de veau, oreilles de cochon, sauce ravigotte (16 €) avec pignons, herbes fraîches, et betterave chioggia si finement mandolinée qu’on dirait une ostie… Alléluia pour cette lotte immaculée (32 €), tuée selon la technique nippone de l’ikéjimé, qui consiste à vider entièrement le poisson de son sang pour mieux le sublimer. Cuisson nacrée, sauce beurre blanc contrebalancée par des chicons à l’amertume parfaite... Un rêve qui glisse tout seul sur ce blanc Y’a plus qu’à 2015 de Kumpf & Meyer (6 € le ballon). A glisser dans le cabas avant de reprendre la route : confiotes La Trinquelinette (7,50 €), conserves La Quiberonnaise et fromages affinés par Taka & Vermo.