Le sachiez-tu ? Il existe une minorité musulmane en Chine, turcophone, qui vit dans le Xinjiang (au nord-ouest du pays). Sa gastronomie ? Quasi inexistante à Paris : Dolan dans le 5e arrondissement et Tarim dans le 11e ayant fermé, Muqam est l'un des seuls représentants de cette belle cuisine mixant saveurs chinoises et turques. Curieux resto : en journée, on pourrait passer devant sa devanture en croyant qu’il a mis la clé sous la porte. Mais le soir venu, toutes les tables sont prises d'assaut par une partie de la communauté chinoise de Paname. Si vous êtes du genre aventureux, commencez par vous hydrater le gosier avec un kawaz : sorte de coca ouïghour, boisson gazeuse au miel (3 €).
Ici, on vient surtout pour deux choses : les kawap, brochettes halal de bœuf, agneau ou poulet, marinées aux épices puis grillées (2 € pièce). Et les pâtes. Car si dans le reste du pays le riz est l'aliment de base, chez le peuple ouïghour, on boulotte des pâtes appelées leghman. On dit même que Marco Polo les aurait ramenées de son expédition sur la Route de la Soie. Comme en Italie, toutes sont faites à la mano, la préparation prenant de 4 à 5 heures. Le top du top ? Le savoureux et gargantuesque Toho Qordaq (14 €) : de longs rubans à slurper, agrémentés de poulet et de fines tranches de pommes de terre, nageant dans une sauce tomates-poivrons-champi, doppée d’un savoureux mélange d'épices et de piment. N'hésitez pas à demander un doggy bag (vous ne serez pas les seuls).
