Que vous préfériez les animaux qui respirent ou garder les étés à moins de 50 °C, les raisons de virer veggie ne manquent pas. Justement, voilà Ora, le restaurant 100 % végétarien de la Caserne, nouveau lieu pour une mode éthique qui cartonne sur les réseaux des foodies pas spécialement fans de tofu. Après une résa plus difficile à trouver que de l’espoir dans un rapport du Giec, nous voilà enfin dans ce réfectoire brut et zellige avec immense cuisine ouverte, frigo débordant de légumes et collec de dames-jeannes au plafond.
La volonté de rendre le veggie cool et festif se traduit en trois points : mettre un DJ qui mixe de la house (et non de la gousse), enlever toute vaisselle (les plats sont déposés sur du papier au milieu de la table) et imposer le show du chef Yann Levy, sorte de Salt Bae qui gesticule successivement avec une bouteille d’huile d’olive, une poivrière batte et un brin de romarin enflammé. Les tablées de smartphones haut de gamme se pâment, mais pour 49 € par tête (menu fixe et à l’aveugle), on a quoi exactement à gratter sur le papier kraft ?
On commence par un frais caviar de courgettes et des légumes crus à mouiller dans une sauce blanche veloutée. Puis le plat de résistance multiple : honnête salade de tomate, sauce vierge, solide ratatouille et œuf parfait, beignet de panisse et moelleuse stracciatella et sauce aux mûres. Conclusion avec un muffin au choco plutôt quelconque, mais bon cheesecake aux fraises déstructuré avec une aérienne crème zébrée d’une sauce basilic.
Au final, on mange bien, mais la cuenta pique si vous ne voulez pas immortaliser le chef sur votre TikTok. Notre conseil : allez-y le midi (ou au brunch du dimanche), la salle se fait self, les plats s’affichent à 6 € et vous pouvez profiter de la super terrasse.
